Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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1033635 | L'Anthropologie | 2015 | 14 Pages |
At present, the oldest traces of human cultures are found in Eastern Africa. New discoveries set anew the questions about human and animal dispersal into Eurasia. For over 1.8 million years, humans have been present in the Levant. An extensive program of surveys and excavations in the Syrian Desert showed that this part of the world was a very ancient land of settlement. In Central Syria, the oldest site, Aïn al Fil in the region of El Kowm, was excavated in 2008 and 2010. The lithic industry in the lowest layer can be characterized by numerous unretouched flakes, pebble-tools and core-like artefacts. This assemblage is typical in a broad sense of archaic Palaeolithic the debitage of which corresponds to mode 1. From a techno-typological point of view, this industry tallies quite well with the so-called Oldowan stage. It shows remarkable similarities with the oldest African assemblages. From a chronologic point of view, these levels occur before three positive events in the Matuyama paleomagnetic sequence. It seems consistent to place the Oldowan sequence around 1.8 Ma BP within the Olduvai subchron or just before Olduvai/Matuyama reversal limit. Together with those of the neighbouring site Hummal, these levels would be the oldest traces of human presence ever found in Syria. In the Levant, the first humans not only occupied favourable zones but regularly ventured deep into less welcoming environments suggesting an astonishing flexibility in their behavioural and survival skills.
RésuméActuellement, les plus anciennes traces de peuplements se trouvent en Afrique orientale. De nouvelles découvertes relancent les questions relatives aux dispersions humaines en Eurasie. Les hommes sont présents au Levant depuis plus de 1,8 Ma. Un programme de prospections intensives et de fouilles systématiques menées dans le Désert Syrien a montré que cette partie du monde fut également une très ancienne région de peuplements. En Syrie centrale, le plus ancien site, Aïn al Fil, dans la région d’El Kowm, a été l’objet d’une fouille en 2008 et 2010. L’industrie lithique découverte à la base de la stratigraphie se caractérise par la présence d’un grand nombre d’éclats non retouchés, de galets aménagés et d’autres artefacts nucléiformes. Il s’agit d’un type d’assemblage de mode I. D’un point de vue techno-typologique, ces industries correspondent tout à fait au stade dit oldowayen. Elles présentent des similarités remarquables avec les plus anciens assemblages d’Afrique. D’un point de vue chronologique, ce niveau se situe avant trois évènements positifs au sein de la période paléomagnétique de Matuyama. L’ensemble des données permet de dater la couche oldowayenne vers 1,8 Ma BP, soit au sein de la phase d’Olduvai, voire juste avant la limite de l’inversion Olduvai/Matuyama. Avec ceux du gisement voisin de Hummal, ces niveaux correspondent aux plus anciennes traces de présence humaine jamais trouvées en Syrie. Ainsi, au Levant, il apparaît que les premiers hommes n’occupèrent pas seulement les zones les plus favorables, mais s’aventurèrent aussi profondément dans des territoires dont l’environnement était beaucoup moins accueillant, démontrant une étonnante flexibilité dans leur comportement et leur habileté à survivre.