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1034084 L'Anthropologie 2007 17 Pages PDF
Abstract

RésuméL’émergence de la guerre au cours des temps préhistoriques est un sujet récurrent qui fut très souvent soulevé dans la littérature. La présente contribution, à la lumière d’une analyse synthétique des traces de morts brutales observées dans les sépultures néolithiques de France et complétées par de récentes données obtenues lors de fouilles en Allemagne, en Autriche et dans la péninsule Ibérique, soulève la question de l’apparition d’un réel climat de violence collective au sein des premières communautés paysannes d’Europe. Des tensions aboutissant à des heurts violents pourraient répondre à plusieurs facteurs (qui peuvent même se combiner entre eux) ; des causes factuelles liées à des contestations de limites de territoire, des motivations économiques permettant la saisie de richesses par le système des razzias, enfin des raisons sociales, car le conflit victorieux est une démonstration de la puissance d’une communauté sur une autre, et il renforce en cela le prestige du groupe ou de son chef. Toutefois, les cas avérés de mort brutale ou de tueries restent finalement peu nombreux au sein des premières sociétés paysannes d’Europe occidentale et il semble prématuré de vouloir qualifier de guerre, au plein sens du terme, ces rixes entre populations. Cette violence collective ne serait en fait que les prémices de la guerre véritable qui apparut seulement au cours de l’âge du Bronze, lorsque se constituèrent de réelles panoplies guerrières autour d’un armement spécifique — en particulier défensif — et que s’éleva dans la société une caste militaire à part entière.

The emergence of war during prehistoric times is a recurrent subject that has often been treated in archaeological literature. The present publication, in the light of a synthetic analysis of traces of violent death observed in Neolithic graves in France and completed by new data information obtained from excavations in Germany, in Austria and in Iberian Peninsula, raises the issue of emergence of a real climate of collective violence in the first farmer communities in Europe. From that moment on, violence ascent during Neolithic times can be reported to several factors: factual causes in relation to disputes over territorial boundaries, economic motivations to permit forcible seizure of wealth or valuable objects by incursions, raids and razzias, and to finish social reasons because victorious conflicts are a demonstration of strength of one community against another and they confirm the prestige of the group or the chief. However, the recognized or established examples of violent death and slaughter remain very few in the end within the first farmer and peasant communities in western Europe. They don’t justify the hypothesis of armed disputes on a large scale. We cannot speak of “war”. Actually, this collective violence is the early beginning of real war in this definition, that is to say an aggressiveness organized, managed, socialized and used for the group at the expense of a neighbouring group, referred to other implications. War is established notably by specific armaments adapted to hand-to-hand fight and to collective fight. Moreover, a society dedicated or consecrated to war includes a military caste or a military aristocracy. Once again, the appearance of a warlike elite is not discernable before the beginnings of the Bronze Age.

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