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2770561 Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique 2006 5 Pages PDF
Abstract

RésuméLe syndrome d'allergie induite par le baiser (SAIB) constitue une modalité originale d'allergie par procuration. Sa fréquence, probablement sous-estimée, est assez mal connue puisque les évaluations la situent entre 1 et 10 % dans des populations d'individus suspects d'allergie alimentaire ou réellement atteint de cette affection. Les symptômes du SAIB, locaux ou régionaux, légers à modérés dans 70 % des cas, peuvent aussi s'avérer graves à type d'angio-œdème, de bronchospasme, de détresse respiratoire aiguë ou d'anaphylaxie. Il faut systématiquement rechercher un SAIB : 1) chez les patients allergiques aux pollens et atteints d'un syndrome d'allergie orale aux fruits et aux légumes ; 2) chez ceux qui ont une allergie alimentaire sévère à seuil réactogène faible (quel que soit l'allergène) ; 3) au cours des anaphylaxies dites idiopathiques. Le diagnostic, avant tout clinique, repose sur un interrogatoire soigneux : les symptômes apparaissent quelques minutes après le baiser. Le temps entre la consommation de l'allergène et le baiser est très variable, de quelques minutes à plus de deux heures. Tous les aliments peuvent être en cause, en particulier les fruits courants (pomme, kiwi), les fruits secs à coque (arachide, amande, noisette, noix exotiques), le poisson, les fruits de mer, l'œuf, le lait de vache (etc.). Tous les âges sont concernés par ce syndrome. Selon les circonstances, on distingue le SAIB par baiser d'amour (« lover's kiss ») et le SAIB par baiser affectueux (« good night kiss »). Il faut bien informer les patients atteints de SAIB et leurs familles des risques encourus. Les symptômes, d'apparition rapide, en quelques minutes, sont le plus souvent locaux et/ou régionaux (70 % des cas) sont régressifs sous antihistaminiques H1, le plus souvent seuls, parfois associés aux corticoïdes per os. Les manifestations systémiques à type de bronchospasme ou d'anaphylaxie (30 %) peuvent mettre en jeu le pronostic vital, ce qui a justifié l'appellation de « kiss of death». Dans ces formes graves, il faut mettre en place des moyens préventifs (projet d'accueil individualisé en milieu scolaire, stylo d'adrénaline auto-injectable).

The syndrome of kiss-induced allergy (KIA) is an original form of allergy by proxy. Its true prevalence, probably underestimated, is not known but is reported to be between 1 and 10% in individuals suspected of being or actually allergic to food. The symptoms of KIA, local or regional, mild or moderate in 70% of the cases, can also turn out to be severe, with angioedema, bronchospasm, acute respiratory distress or anaphylaxis. FIA should be considered systematically in the following circumstances: 1) In pollen allergic patients who have an oral allergy reaction to fruits and vegetables; 2) patients who have severe food allergy and react to very small amounts of the responsible allergen; and 3) those who are having an “idiopathic” anaphylactic reaction. The diagnosis, above all clinical, requires a very careful history, noting that the symptoms appeared within minutes after a kiss. The time between eating the allergen and the kiss can be quite variable, from a few minutes up to two hours. Any food can be responsible, for example, common fruit (apple and kiwi), dried nuts (peanuts, almonds, hazel nuts, exotic nuts), fish, seafood, eggs, cow milk, etc. KIA may occur at any age. According to the circumstances, one can distinguish an FIA as a “lover's kiss” or a “good night kiss”. Patients and their families must be informed of the risks they face. The symptoms, which can begin in just a few minutes after the kiss, are most often local and/or regional (70% of the time), and they usually respond well to antihistamines sometimes accompanied by an oral corticosteroid. Systemic manifestations such as bronchospasm or anaphylaxis (in 30% of the cases) raise the possibility of a fatal outcome, which justifies calling FIA “the kiss of death”. For patients at greatest risk, preventive measures (such as an individualized treatment program at school, autoinjectable adrenalin syringe, etc) must be considered.

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