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2868492 Annales de Cardiologie et d'Angéiologie 2015 8 Pages PDF
Abstract

RésuméRationnelLa mise à disposition des anticoagulants oraux directs (AOD) comme le dabigatran, le rivaroxaban, l’apixaban constitue une évolution dans la prise en charge des patients nécessitant une anticoagulation curative. Cependant, derrière la simplicité de prescription et de suivi se cachent des questionnements quant à leur utilisation au quotidien. L’objectif de cette étude prospective a été de mesurer le ressenti des médecins généralistes (MG), angiologues (MA) et cardiologues (MC) prescripteurs potentiels de cette nouvelle famille d’anticoagulant.MéthodeEntre décembre 2012 et mai 2013, un questionnaire écrit de 16 questions dont 5 questions ouvertes et 11 questions utilisant un positionnement sur une échelle visuelle analogique (EVA 0 à 10) a été soumis à des médecins libéraux exerçant en Alsace.RésultatsLes réponses de 224 médecins (150 MG, 35 MA et 39 MC) ont pu être recueillies. Ainsi, 83 % des MG, 83 % des MA et 100 % des MC ont déclaré prescrire des AOD. Cependant, parmi ces prescripteurs, le ressenti n’a pas été pas identique et la tendance à la prescription a été plus faible chez les MG (2,0 [1,1–3,2] unités EVA) que chez les MA (3,1 [2,0–5,6]) et les MC (5,0 [1,2–8,7]) (p < 0,0001 en multivarié). Les médecins de sexe féminin ont déclaré prescrire ces AOD à des patients plus jeunes que les médecins de sexe masculin (respectivement 66,1 [52,5–76,7] vs 75,0 [65,7–81,0] ans ; p = 0,004). Les AOD sont d’avantage considérés comme un progrès par les MA et MC (respectivement 7,8 [5,3–9,0] et 7,9 [7,0–8,7] uEVA) que par les MG (6,1 [4,8–8,2] uEVA ; p = 0,02 en multivarié). La réponse quant au remplacement à terme des anti-vitamines K par les AOD est restée très mitigée dans l’ensemble quel que soit le groupe de médecins étudié (5,1 [3,0–7,8] uEVA ; p = 0,139). Les arguments en faveur de la prescription sont principalement la facilité d’emploi et l’absence de surveillance biologique mais l’attitude des médecins reste très pondérée par l’absence de recul quant au risque hémorragique et l’absence d’antidote disponible.ConclusionsSi les AOD sont considérés comme un progrès par les médecins sondés, ces derniers restent prudents quel que soit le type de médecine exercée. Les résultats d’essais cliniques en cours et le recul de l’expérience devraient permettre de mieux appréhender l’importante mutation que subit actuellement le domaine de l’anticoagulation.

BackgroundThe new direct oral anticoagulants (DOA) such as dabigatran, rivaroxaban or apixaban are an evolution in the management of patients requiring curative anticoagulation. However, behind the simplicity of prescribing and monitoring, several questions remain about their daily use. The aim of this prospective study was to measure the feelings of general practitioners (GP), angiologists (AP) and cardiologists (CP), potential prescribers of this new anticoagulant family.MethodBetween December 2012 and May 2013, a questionnaire including five open questions and 11 questions using a positioning on an analogic visual scale (AVS 0 to 10) was subjected to GP, AP and CP in Alsace.ResultsResponses from 224 physicians (150 GP, 35 AP and 39 CP) were collected. Thus, 83% of GP, 83% of AP and 100% of CP were prescribers of DOA. However, among these prescribing doctors, the feeling was not the same and the trend of prescription was lower in GP (2.0 [1.1–3.2] AVS units) than in AP (3.1 [2.0–5.6]) and in CP (5.0 [1.2–8.7]) (P < 0.0001 in multivariate analysis). The female doctors tended to prescribe DOA in younger patients than male doctors (respectively 66.1 [52.5–76.7] vs. 75.0 [65.7–81.0] years; P = 0.004). The DOA were more considered as progress by AP and CP (respectively 7.8 [5.3–9.0] and 7.9 [7.0–8.7] AVSu) than by GP (6.1 [4.8–8.2] AVSu; P = 0.02 in multivariate analysis). The answer about the eventual replacement of vitamin K antagonists by the DOA was very mixed whatever the practitioner group (5.1 [3.0–7.8] AVSu; P = 0.139). The ease to use and the lack of biological monitoring were the main arguments leading to the prescription but the attitude of practitioners was very balanced by the lack of experience on the bleeding risk and the lack of available antidote.ConclusionsIf the DOA are considered as an improvement for the physicians, the enthusiasm remains cautious whatever the type of practiced medicine. The results of clinical trials and the clinical experience should better appreciate the ongoing change in the field of anticoagulation.

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