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2869085 Annales de Cardiologie et d'Angéiologie 2013 7 Pages PDF
Abstract

RésuméIntroductionLes complications iatrogéniques sont définies comme des réactions nocives induites par l’utilisation d’un médicament, mais aussi comme complications suite aux techniques invasives ou à l’implantation de matériel. Les complications iatrogènes survenant durant un séjour hospitalier sont bien connues et associées à une augmentation de la durée du séjour hospitalier et de la mortalité. En revanche, il existe peu de données concernant la iatrogénie comme motif d’admission à l’hôpital ; particulièrement en soins intensifs cardiologiques. Les objectifs de cette étude sont : (a) d’analyser la prévalence de la iatrogénie et ses caractérisques ; (b) de connaître le retentissement sur les durées d’hospitalisation et sur la mortalité ; (c) d’évaluer les facteurs prédictifs de sévérité et de mortalité.MéthodesDu 1er avril 2008 au 31 janvier 2012, toutes les admissions en soins intensifs cardiologiques causées par une complication iatrogénique ont été incluses de manière prospective et classées en deux groupes : (1) iatrogénie pharmacologique (bétabloquants, digoxine, cordarone, inhibiteurs calciques, plusieurs antiarrythmiques, anticoagulants, antiagrégants, autres), (2) iatrogénie non pharmacologique (pacemakers, défibrillateurs automatiques implantables, ablations par radiofréquence, coronarographie, chirurgie cardiaque dont les remplacements valvulaires). Seuls les patients entrés pour intoxication médicamenteuse volontaire ont été exclus. Dans une seconde partie, les patients sont classés en fonction de leur sévérité (groupe 1 : patients ne nécessitant qu’une surveillance télémétrique, clinique et biologique ; et groupe 2 : patients pour lesquels il y a eu recours à une procédure invasive ou à l’utilisation d’amines vasoactives).RésultatsParmi les 7244 patients admis en soins intensifs cardiologiques pendant la période d’inclusion, 250 (3,4 %) sont admis pour iatrogénie, 136 dans le groupe pharmacologique et 114 dans le groupe non pharmacologique. Dans le groupe non pharmacologique, on retrouve plus d’homme : 73,7 % versus 47,8 % (p < 0,001), les patients sont plus jeunes : 67,3 ± 13,2 versus 75,4 ± 15,8 ans (p < 0,001). De plus, on retrouve plus de patients de sévérité 2 dans le groupe non pharmacologique : 80,4 % versus 69,4 % (p = 0,05) et la mortalité tend à être plus importante : 12,3 % versus 5,9 % (p = 0,075). Par ailleurs, en fonction du critère de sévérité, il n’y a pas de différence significative concernant les médicaments : 7,4 ± 3,4 dans le groupe 2 versus 6,8 ± 2,9 (p = 0,184). Les patients du groupe 2 restent plus longtemps à l’hôpital : 4,7 ± 3,2 versus 3,4 ± 2,4 jours (p = 0,009) pour la durée en soins intensifs cardiologiques et 15 ± 13,7 versus 10 ± 9,8 jours (p = 0,003) pour la durée totale d’hospitalisation.ConclusionLa iatrogénie représente une cause non négligeable d’admission en soins intensifs cardiologiques, associée à une mortalité significative (8,8 %) et tend à entraîner une augmentation de la durée d’hospitalisation. D’autres études seront nécessaires pour comprendre l’origine de cette mortalité et pour mieux caractériser les patients à risques de iatrogénie.

IntroductionIatrogenic complications are defined as adverse drug reactions or complications induced by non-drug interventions, such as cardiac devices or stimulation techniques. Iatrogenic complications occurring during hospital stay are known to be associated with increased hospital length of stay and mortality. Only few data are available on iatrogenic as cause of hospital admission, particularly in coronary care unit. In patient admitted in coronary care unit for iatrogenic, we aimed: (a) to analyse their prevalence, type and characteristics, (b) to analyse their in-hospital length of stay and mortality and (c) to evaluate the predictive factors of severity and mortality.MethodsFrom 1st April 2008 to 31 January 2012, all the consecutive admissions caused by iatrogenic complications at the coronary care unit were prospectively included and classified in two groups: (1) pharmacological iatrogenic (beta-blockers, digoxin, calcium channel blockers, cordarone, several antiarrythmics, anticoagulants, antiplatelets and others), (2) non-pharmacological iatrogenic (pacemaker, cardiovertor-defibrilator, radiofrequency, coronary angiography and cardiac surgery including valve surgery). We excluded patients with intentional overdose. We also compared patients according to the severity (group 1: patients who just need a monitoring; and group 2: patients for whom there was invasive procedure or for whom we used vasoactive amine).ResultsAmong 7244 patients admitted in coronary care unit during the inclusion period, 250 (3.4%) were admitted for iatrogenic complication, 136 in pharmacological group and 114 in non-pharmacological group. In non-pharmacological group, there was more men: 73.7% vs. 47.8% (P < 0.001), patients are younger: 67.3 ± 13.2 vs. 75.4 ± 15.8 (P < 0.001) and are more severe: 80.4% in group 2 vs. 69.4% (P = 0.05). The mortality in this group tends to be more important. According to the severity, there is no difference about drugs: 7.4 ± 3.4 vs. 6.8 ± 2.9 (P = 0.184) and are staying longer in hospital: 4.7 ± 3.2 days vs. 3.4 ± 2.4 (P = 0.009) for coronary care unit length of stay and 15 ± 13.7 vs. 10 ± 9.8 (P = 0.003) for total length of stay.ConclusionIatrogenic represent a non-negligible cause of admission in coronary care unit, which associated with significant mortality (8.8%) and with a trend toward a higher length of stay. Further studies are needed to determinate the origin of mortality and to better characterize patients at risk of iatrogenic.

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Authors
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