La mort subite au cours d’une activité sportive en Tunisie : à propos d’une série autopsique de 32 cas

RésuméBut de l’étudeLes objectifs de notre travail étaient de dresser un profil des victimes de mort subite au cours d’une activité sportive et d’étudier les circonstances et les causes de la mort et les caractéristiques autopsiques et anatomopathologiques des victimes.MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective portant sur les cas de mort subite chez des sportifs dont l’autopsie a été effectuée au service de médecine légale de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, entre le mois de janvier 2005 et le mois de décembre 2009.RésultatsDurant la période d’étude, 32 cas de MSS ont été enregistrés. Il s’agit de sportifs amateurs majoritairement de sexe masculin (84 % des cas). Les victimes sont âgées entre 15 et 79 ans avec une moyenne d’âge de l’ordre de 33,16 ans. Les sujets jeunes dont l’âge est inférieur à 35 ans représentant 68,7 % des cas. 9,3 % des victimes avaient des antécédents familiaux de MS et 18,7 % des cas avaient des antécédents cardiaques connus. Les sports les plus en cause sont la course à pied (40,6 % des cas), le football (31,3 % des cas) et la danse (12,5 % des cas). 69 % des victimes sont décédées pendant l’activité sportive. La présence de témoins a été notée dans tous les cas, cependant aucun de ces témoins n’a entrepris des manœuvres de réanimation. La mort est d’origine cardiaque dans 84,4 % des cas. Chez les jeunes sportifs âgés de moins de 35 ans, la cardiomyopathie hypertrophique constitue la première cause (neuf cas), suivie de la dysplasie du ventricule droit arythmogène (trois cas). Parmi les autres causes, on trouve le pont myocardique, les anomalies congénitales des artères coronaires, la dissection aortique et la cardiomyopathie dilatée. Au-delà de 35 ans, la maladie coronaire était la plus fréquente (neuf cas). Le seul cas de décès secondaire à une pathologie non cardiaque est survenu suite a une crise d’asthme sévère. Dans quatre cas (12,5 %), l’autopsie était blanche et l’histologie n’a pas révélé d’anomalies microscopiques. La cause de la mort a été imputée à une pathologie rythmique.ConclusionIl s’agit de la première étude nécropsique tunisienne traitant de la MSS ayant permis de dresser un profil de victimes spécifique à la Tunisie. D’autres études portant sur de plus grands échantillons et utilisant des protocoles nécropsiques standardisés restent nécessaires.

PurposeTo develop profile of the victims and to study circumstances, causes of death and autopsy findings.MethodsRetrospective study of cases of sudden death in sport activity whose autopsy was performed in forensic department of Tunis, between January 2005 and December 2009.ResultsDuring study period, 32 cases of SD in sport activity were recorded. These are amateur athletes predominantly male (84% of cases). Victims are aged between 15 and 79 years with an average age of about 33.16 years. Young subjects whose age is less than 35 years representing 68.7% of cases. 9.3% of victims had a family history of SD and 18.7% of cases had a known cardiac history. The sports most involved are running (40.6% of cases), football (31.3% of cases) and dance (12.5% of cases). Sixty-nine percent of victims died during sports activities. Presence of witnesses was noted in all cases; however, none of these witnesses has begun resuscitation. Cause of death was cardiac in 84.4% of cases. In young athletes, hypertrophic cardiomyopathy is the leading cause (nine cases), followed by arrhythmogenic right ventricular dysplasia (three cases). Among other causes, there is the myocardial bridge, congenital anomalies of the coronary arteries, aortic dissection and dilated cardiomyopathy. Beyond 35 years, coronary artery diseases represent the cause of death (nine cases). Only case of death secondary to non-cardiac disease occurred after a severe asthma attack. In four cases (12.5%), no cause of death was identified after a complete autopsy accompanied by further investigations. The cause of the death was imputed to a rhythmic pathology.ConclusionThis is the first study dealing with autopsy in SD in sport have provided a specific profile of victims. Other studies on larger samples and using standardized autopsy protocols are needed.