Article ID Journal Published Year Pages File Type
314867 Annales Mdico-psychologiques, revue psychiatrique 2013 8 Pages PDF
Abstract

RésuméÀ partir de différentes théorisations issues de l’épistémologie psychanalytique, l’auteur cherche à développer une définition la plus opérante possible du délire psychotique. Pour ce faire, il met en tension, d’une part, une conception du délire s’établissant à partir du rapport à la réalité extérieure, et, d’autre part, une approche fonctionnelle de l’activité délirante qui tient compte des enjeux subjectifs du délire. Différents paradigmes théoriques sont ainsi évoqués afin de dégager les implications respectives d’une conception réaliste du délire et d’un abord des formations délirantes à partir de leurs qualités subjectives. Dans cette perspective, il s’agit de considérer le délire moins comme une façon anormale de percevoir le monde que comme une tentative de solution face à la résurgence d’un traumatisme primaire impensé. À partir d’une méthodologie qualitative basée sur l’analyse d’une vignette clinique, l’auteur met en évidence trois principales fonctions auxquelles peut procéder le délire dans son essai de résolution auto-thérapeutique. La première, conceptualisée sous le terme de « fonction contenante », préside à la mise en forme et à la transformation signifiante de ce qui ne peut être symbolisé de l’expérience traumatique. La deuxième, nommée « fonction localisante », tente de situer en dehors du sujet le débordement pulsionnel inhérent au traumatisme primaire. La troisième, appelée « fonction identifiante », permet à la personne délirante de s’attribuer un énoncé identificatoire qui, de manière auto-créée, supplée à l’énigme de son histoire insensée. En outre, l’analyse des données cliniques souligne que ces trois fonctions de l’activité délirante ne se réalisent pas de façon aléatoire mais qu’elles s’articulent selon une logique particulière. Il apparaît ainsi qu’à partir de sa triple opération, le délire psychotique tend à se déployer en un « processus délirant » par lequel le sujet peut rendre pensable et supportable le vécu traumatique qu’il a éprouvé au cours de son histoire. Enfin, en se référant aux différents résultats de cette étude, l’auteur propose de reconsidérer les enjeux du dispositif clinique avec des patients délirants. Moins de chercher à supprimer le délire, il s’agirait notamment d’accompagner le sujet psychotique dans l’aménagement des potentialités résolutives que le processus délirant tend à produire.

In referring to various theories from psychoanalytic epistemology, the author develops a definition of psychotic delusion as operating as possible. To do this, he compares, on the one hand, a conception of delusion based on the relation to reality with, on the other hand, a functional approach of delusional activity that takes into account subjective issues of delusion. Different theoretical paradigms are discussed in order to identify the respective implications of a realist conception of delusion and an approach of delusion from their subjective features. In this perspective, delusion is less regarded as an abnormal way of perceiving the world than as an attempt of solution to the resurgence of an unthought primary trauma. From a qualitative methodology based on a clinical case study, the author highlights three main functions achieved by the delusion in its attempt of self-therapy resolution. The first, conceptualized under the term “containing function”, carries out the shaping and the significant transformation of what could never be symbolized of the traumatic experience. The second, called “localizing function”, tries to locate outside of the subject the instinctual overflow inherent to the primary trauma. The third, named “identifying function”, enables the delusional person to assume an identificatory principle which, in a self-created way, compensates for the enigma of his senseless history. Furthermore, the analysis of clinical data underlines that these three functions of the delusional activity are not randomly accomplished but are organized according to a particular logic. From its triple operation, it appears that psychotic delusion tends to develop into a “delusional process”, by which the subject can make thinkable and bearable the trauma he has experienced during his history. Finally, referring to the various results of this study, the author proposes to reconsider the issues of clinical devices with delusional patients. Instead of trying to suppress delusion, it would be possible to accompany the subject in the development of inventive potentialities that sustain the delusional process.

Related Topics
Health Sciences Medicine and Dentistry Psychiatry and Mental Health
Authors
,