Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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336913 | Psychologie Franaise | 2008 | 15 Pages |
RésuméAux États-Unis et au Canada, la « psychologie critique » est une orientation de la psychologie, qui considère cette dernière comme, étant de manière intrinsèque une entreprise politique. Cette orientation s’est développée suivant trois axes qui se recoupent tout en se distinguant à la fois au niveau de leur histoire, de leur approche et de leurs propos. Certains auteurs se focalisent sur le renouvellement des méthodes de recherche empiriques et sur leur utilisation dans le but d’une réduction des injustices et la promotion d’un changement social progressif ou radical. D’autres rejettent les fondements empiriques et théoriques de la psychologie dominante, ils dévoilent son caractère positiviste et individualiste et développent des éléments théoriques et des pratiques donnant la parole aux sujets et aux groupes concernés. Un dernier courant conteste le pouvoir institutionnel de la psychologie sur les individus les plus démunis et son traitement psychologique et psychiatrique du social, par exemple, l’exclusion des individus souffrant de troubles mentaux et émotionnels. Dans un premier temps, cet article retrace l’histoire de chacune des ces perspectives, leurs influences et les rôles qu’elles jouent au sein du savoir académique et des institutions, mais aussi au sein des organisations professionnelles et non académiques. Une deuxième partie rend compte des récents efforts pour élargir, développer et institutionnaliser le courant de psychologie critique malgré la forte résistance de la psychologie américaine dominante, tout en attirant l’attention sur l’importance des relations qui existent entre les réseaux sociaux, les penchants politiques et les postulats psychologiques dominants. Enfin sont examinés les effets de la diversité et du manque de consensus sur une définition de la psychologie critique et sur ce qu’elle doit devenir.
Critical psychology in the United States and Canada identifies psychology as inherently a political enterprise. It has developed along three overlapping but distinct lines that diverge in history, focus, and purpose: (a) building on psychology's empirical research methods, employing them to help reduce injustice and advance progressive or radical social change; (b) rejecting mainstream psychology's positivist and individualistic theoretical and empirical underpinnings and developing emancipatory theory and practices in their place; and (c) challenging psychology's institutional power over individuals, especially mentally and emotionally troubled individuals whose behavior strikes others as problematic. This article first describes each approach's history, influences, and roles in academic scholarship and institutions and in professional and nonacademic organizations. It then details recent efforts to expand and institutionalize a critical psychology presence despite mainstream North American psychology's strong resistance, while noting the central intertwining of personal networks, political leanings, and psychological theory. Finally, it briefly considers the implications and consequences of the lack of consensus about what critical psychology is and should become.