Prévalence de l’allergie aux protéines du lait de vache chez des enfants âgés de moins de 3 ans de la ville de Constantine (Algérie)

RésuméDevant l’absence de toute information concernant la prévalence de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) en Algérie, nous avons entamé une étude qui a pour objectif principal l’estimation de la prévalence de l’APLV chez la population pédiatrique de la ville de Constantine (Est algérien). Nous nous sommes intéressés également à l’étude de certains facteurs de risque liés à l’apparition de cette allergie. Ce travail est une enquête transversale descriptive de prévalence par échantillonnage, l’étude a porté sur 770 enfants âgés de 0 à 3 ans fréquentant trois centres de protection maternelle et infantile (PMI). L’enquête a fait apparaître une prévalence rapportée aux protéines du lait de vache de 3,64 %, cependant, la prévalence confirmée par les tests (dosage IgE, prick-test) se situe autour de 2,07 %. Une différence significative de la distribution de l’allergie en fonction du sexe a été notée, le sex-ratio des enfants allergiques est de 2,11 en faveur des garçons. Les manifestations cliniques les plus remarquées sont des symptômes cutanés 57,14 %, digestifs 46,42 % et respiratoires 25 %. Le taux d’anaphylaxie est de 14,28 %. L’APLV apparaît très tôt, 42,85 % des cas l’ont développée durant le premier mois de vie, ce taux atteint 75 % durant les 3 premiers mois. L’atopie des parents et l’introduction précoce du biberon semblent être des facteurs de risque favorisant l’apparition de l’APLV. Le régime alimentaire suivi est un régime d’exclusion sans lait de vache basé sur les fruits et légumes et les céréales. Le problème majeur rencontré lors de la substitution du lait par des hydrolysats est le prix assez élevé et l’allergie résiduelle des substituts existant sur le marché algérien.

In the absence of published information on the prevalence of cow's milk protein allergy (CMPA) in Algeria, we initiated a study whose main objective was to estimate the prevalence of CMPA in a paediatric population in Constantine, Algeria. We also studied various risk factors related to the onset of this allergy. The study involved 770 children from 0 to 3 years of age seen in three centres for maternal and child health. The survey revealed the prevalence of CMPA to be 3.64% in this population; the diagnosis was confirmed by IgE serum assay and prick-test in 2%. A significant difference in the distribution of this allergy according to sex was noted, being present 2.11 times more often in boys. The chief clinical manifestations were cutaneous (in 57.14%), digestive (in 46.42%), respiratory (in 25%) and anaphylactic (in 14.28%). CMPA was usually reported to appear early: 42.85% of the cases developed the disease during their first month of life, and the rate reached 75% by the third month. A positive history of atopy in the children's parents and early consumption of cow's milk appear to be the major risk factors for the development of CMPA. Tolerance was reported to be acquired by the end of the first year in most patients. We recommended a cow's milk free diet based on fruits, vegetables and cereals. The major problem encountered after substitution of cow's milk by hydrolysates was their high price and residual allergy to the milk substitutes which are available in Algerian markets.