Prévalence et prise en charge thérapeutique ambulatoire, pharmacologique et non pharmacologique, de la fibromyalgie. Une analyse des données provenant d’une caisse publique d’assurance maladie

RésuméObjectifsLa fibromyalgie (FM) est un syndrome chronique ayant des conséquences physique et psychologique qui réduisent la qualité de vie et limitent les activités professionnelles et la vie sociale. Le but de cette étude a été d’évaluer la prévalence de la FM, les caractéristiques des patients, ainsi que les prescriptions des traitements recommandés pharmacologiques et non pharmacologiques, et de comparer ces résultats avec les données récentes.MéthodesNous avons analysé pour l’année 2007, chez environ 1,6 million de patients affiliés à une compagnie publique d’assurance allemande appelée Gmünder ErsatzKasse (GEK) : (a) la prévalence de la FM (CIM-10 : M79.7) ; (b) son association avec la dépression (CIM-10 : F32/33) ; (c) les taux de prescription des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques ; (d) les caractéristiques des patients en fonction de ces prescriptions.RésultatsEn 2007, la prévalence standardisée de la FM a été estimé à 0,05 % chez l’homme et 0,4 % chez la femme. Parmi les patients ayant une FM, 51,9 % avaient une dépression associée (88,2 % de femmes). Le taux des prescriptions a été de 66 % pour les traitements pharmacologiques recommandés, 59 % pour les traitements physiques, 6,1 % pour les thérapies comportementales/cognitives et 3,4 % pour l’association de ces différents traitements (traitement multiple ou ATCM). Il existait une diminution de 3 % du risque de recevoir une ATCM pour chaque année d’âge supplémentaire (IC95 % : 0,95–0,99).ConclusionNos résultats montrent que la prévalence de la FM est différente de celle observée dans les études épidémiologiques et de dépistage, conséquence probable de différences méthodologiques. La fréquence d’une dépression associée est élevée, surtout chez la femme. Le fait de recevoir une ATCM n’est pas associé avec le sexe, mais avec un plus jeune âge. Ces résultats semblent donc indiquer que la prise en charge thérapeutique est insuffisante et inappropriée. La FM nécessite manifestement des recherches supplémentaires.