Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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3387704 | Revue du Rhumatisme | 2013 | 7 Pages |
RésuméL’artiste française Niki de Saint Phalle (1930–2002) est l’une des peintres et sculptrices françaises les plus célèbres du xxe siècle. Sa vie mouvementée a été pleine de traumatismes physiques et émotionnels tels que le viol commis par son père pendant son adolescence, sa séparation précoce d’avec sa famille, sa dépression, ses relations turbulentes avec l’artiste Jean Tinguely, et enfin ses nombreuses maladies. Le traumatisme psychologique lié au viol associé à sa dépression nerveuse quelques années plus tard l’avaient propulsé dans la vie d’artiste et furent la clé de son activité artistique précoce. Elle a souffert d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) et a été traitée pendant 20 ans par la prednisolone et les antimalariques de synthèse, avec une évolution favorable et des lésions limitées des poignets. De plus, elle a souffert durant toute sa vie de problèmes pulmonaires qui ont entraîné sa mort. Elle attribuait ces problèmes au polyester, le matériau utilisé dans ses sculptures. L’analyse des documents médicaux qu’elle avait collectés et ceux fournis par ses médecins suggère une autre explication, surprenante, à sa maladie : un déficit sélectif en IgA avec infections respiratoires à répétition, asthme, intolérance au lait, thyroïdite auto-immune, et un tableau de PR avec hypogammaglobulinémie. Ce qui est unique dans le cas de Niki de Saint Phalle est le caractère transitoire du déficit en IgA. Néanmoins, il reste possible que l’exposition professionnelle aux matériaux d’art (polyester, polystyrène) ait contribué en partie ou temporairement à ses problèmes de santé. En tout, sa production artistique énorme représente un exemple remarquable de gestion créative au cours d’une PR associée, en outre, à d’autres problèmes de santé.