Méta-analyse des facteurs de risque traditionnels cardiovasculaires dans la polyarthrite rhumatoïde

RésuméObjectifsLa polyarthrite rhumatoïde est associée à une morbidité et à une mortalité cardiovasculaire augmentée. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature et une méta-analyse pour rechercher les différences de prévalence dans les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels entre les patients atteints de PR et les témoins issus de la population générale.MéthodesLa base de données Medline a été utilisée pour rechercher les études évaluant la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et les témoins. Les études ont été sélectionnées et revues par deux investigateurs. Les odds ratios (OR) et les intervalles de confiance à 95 % (95 % CI) ont été calculés et poolés avec des modèles à effets aléatoires. L’hétérogénéité statistique a été évaluée par le Chi2 et les statistiques I2.RésultatsQuinze études cas-témoins avec un total de 2956 patients et 3713 témoins ont satisfaits aux critères d’inclusion. La prévalence des fumeurs était augmentée chez les patients atteints de PR, en comparaison aux témoins : OR (95 % CI) 1,56 (1,35–1,80) (p < 0,00001). La prévalence de l’hypertension n’était pas différente : OR (95 % CI) 1,09 (0,91–1,31) (p = 0,35). La prévalence du diabète sucré était augmentée dans la PR : OR (95 % CI) 1,74 (1,22–2,50) (p = 0,003). La prévalence de l’hypercholestérolémie était similaire : OR (95 % CI) 0,84 (0,67–1,04) (p = 0,11). Les taux de HDL cholesterol étaient plus faibles chez les patients atteints de PR : différence moyenne pondérée −17,72 mg/dL (−18,35–−17,08) (p < 0,00001). Une hétérogénéité significative a été mise en évidence entre les études pour le diabète sucré et les taux de HDL cholestérol.ConclusionsCertains facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels tels que le tabagisme, le diabète de type 2 ou de faibles taux de HDL cholestérol sont retrouvés plus fréquemment chez les patients atteints de PR et pourraient contribuer à l’augmentation de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaire observée dans la PR.