La main sclérodermique : signes cliniques et radiologiques

Malgré l'absence de groupe témoin et le caractère transversal de l'étude, les résultats confirment la fréquence des anomalies ostéoarticulaires à la main dans la sclérodermie : des signes cliniques ont été mis en évidence chez 30 (73 %) malades et des signes radiographiques chez 33 (80 %) malades. Les anomalies périarticulaires (résorption de la phalangette, calcifications des parties molles et/ou flessum) prédominaient (14/41, 34,1 %). Le flessum des doigts et la résorption osseuse étaient corrélés à la présence d'une pneumopathie interstitielle, à une réduction de la capacité vitale forcée, à une atteinte œsophagienne et au traitement par la prostacycline. La calcinose (29,2 % des malades) était liée à la présence d'érosions, suggérant un lien pathogénique. Un aspect radiologique inflammatoire s'est avéré fréquent (8/41, 19,5 %). Toutefois, les érosions, situées ailleurs qu'aux interphalangiennes distales, ont été observées principalement chez les malades qui présentaient un tableau frontière polyarthrite rhumatoïde-sclérodermie. La calcinose était plus fréquente en cas de sclérodermie limitée, mais il n'y avait pas entre les deux groupes d'autres différences dans la prévalence des anomalies radiologiques.