Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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3389042 | Revue du Rhumatisme | 2008 | 8 Pages |
RésuméContexteLes critères cliniques et neurophysiologiques qui permettent de porter le diagnostic de syndrome du canal carpien (SCC) restent mal définis. Des manifestations compatibles avec un SCC existent souvent en l’absence de mononeuropathie du nerf médian. Une meilleure compréhension de la physiopathologie et de l’histoire naturelle du SCC permettrait d’établir des stratégies diagnostiques et thérapeutiques plus rationnelles.ObjectifÉtudier les liens entre les manifestations cliniques de SCC et les résultats des mesures de la conduction nerveuse et de l’échographie, puis en déterminer les conséquences pour la pratique clinique.MéthodesNous avons inclus 232 malades (163 femmes et 69 hommes âgés de 20 à 91 ans) qui présentaient des manifestations compatibles avec un SCC, ainsi que 182 témoins bien portants. Le diagnostic de SCC a été porté selon les critères cliniques établis par l’American Academy of Neurology. Les malades et les témoins ont rempli des questionnaires. Quatre manœuvres cliniques pour le SCC ont été réalisées et sont les suivantes : test de Tinel, test de Phalen, test de Phalen inversé et compression du canal carpien. Des examens sanguins destinés à rechercher les causes de SCC secondaire ont été faits, ainsi qu’une étude de la conduction nerveuse et une échographie du canal carpien et du nerf médian.RésultatsParmi les 232 malades, 177 (76.3 %) avaient des anomalies de la conduction nerveuse et 119 (51,3 %) des signes échographiques de ténosynovite en conjonction avec une symptomatologie à l’avant-bras. Les variables anthropométriques ne présentaient aucune différence significative entre les mains affectées et les mains des sujets témoins. Le test de Phalen et la compression du canal carpien étaient plus souvent positifs en cas de ténosynovite, indépendamment des résultats des mesures de la conduction nerveuse. Les tests de Tinel, Phalen, Phalen inversé et compression du canal carpien étaient plus sensibles pour le diagnostic de ténosynovite que pour celui de SCC (Tinel, 46 % versus 30 % ; Phalen, 92 % versus 47 % ; Phalen inverse : 75 % versus 42 % ; compression du canal carpien, 95 % versus 46 %). De même, la spécificité de ces quatre tests était meilleure pour la ténosynovite que pour le SCC.ConclusionLa sensibilité et la spécificité des tests de Tinel, Phalen, Phalen inversé et compression du canal carpien sont meilleures pour la ténosynovite des fléchisseurs de la main que pour le SCC. Ces tests peuvent orienter la prise en charge médicale.