Coxopathies associées à la grossesse : incidence et étiologies

RésuméIntroductionL'épidémiologie des coxopathies survenant au cours de la grossesse est mal connue. Nous avons réalisé des études prospective et rétrospective pour préciser leur incidence et les diagnostics observés.Méthodes1) Étude prospective : toutes les patientes enceintes suivies dans un service d'obstétrique et suspectes de présenter une atteinte de hanche étaient examinées par un rhumatologue. En cas de confirmation clinique, une IRM était réalisée, ainsi que les examens jugés nécessaires. Cette étude a porté sur deux ans. 2) Étude rétrospective : tous les cas de coxopathies avérées (confirmés par IRM), survenant pendant la grossesse ou le post-partum, répertoriés dans notre service sur une période de 15 ans ont été analysés.RésultatsPendant l'enquête prospective, sur 4900 grossesses vues en deux ans, trois patientes ont présenté une coxopathie (une algodystrophie et trois fractures de contrainte de la tête fémorale). Sur la période de 15 ans, 12 femmes, soit 17 coxopathies, durant la grossesse ou le post-partum, ont été identifiées. Il s'agissait de neuf algodystrophies chez six femmes, six fractures de contrainte chez quatre femmes, une ostéonécrose et une poussée de coxite de spondylarthrite ankylosante. Seule l'IRM permet le diagnostic différentiel entre l'algodystrophie et la fracture de contrainte qui sont cliniquement semblables. Cinq des six patientes avec une algodystrophie présentaient une ostéopénie densitométrique lombaire et les quatre patientes avec une fracture de contrainte avaient une ostéopénie ou une ostéoporose lombaire.ConclusionL'atteinte de hanche est peu fréquente au cours de la grossesse et du post-partum. L'algodystrophie et les fissures de contrainte sont les étiologies les plus fréquentes et justifient la recherche d'une ostéopathie fragilisante sous-jacente. L'ostéonécrose est exceptionnelle.