Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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3820286 | La Presse Médicale | 2006 | 9 Pages |
Points essentielsDes effets secondaires comportementaux connus depuis longtemps. Depuis l’introduction des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dans les années 1990, des publications font régulièrement état de la survenue, chez l’enfant et l’adolescent, d’effets secondaires comportementaux, à type de sensation d’excitation, d’agitation motrice, de désinhibition sociale, et surtout d’apparition d’idées et de comportements autoagressifs.Essais cliniques: des données limitées. Les données issues des essais cliniques suggèrent que des conduites autoagressives et des comportements suicidaires peuvent effectivement apparaître chez les enfants et les adolescents recevant des ISRS. Ces données sont cependant trop disparates pour en préciser la fréquence. En fait, si les essais cliniques apportent des informations utiles sur l’efficacité des médicaments, leur méthodologie ne permet pas de se faire une idée précise de la fréquence de survenue de tels effets indésirables.ISRS et suicide: des données difficiles à interpréter. Si les données épidémiologiques suggèrent que les ISRS peuvent augmenter le risque de survenue de comportements autoagressifs, voire suicidaires, chez l’enfant et l’adolescent, elles tendent aussi, au contraire, à montrer que les taux de mortalité par suicide ont diminué, chez l’enfant et l’adolescent, depuis l’introduction des ISRS.Un mécanisme d’action encore inconnu Le mécanisme par lequel les ISRS seraient susceptibles d’augmenter le risque de survenue de tels effets indésirables demeure inconnu. Ce qui est sûr, c’est que ces effets indésirables ne sont pas propres à l’enfant et à l’adolescent et qu’ils peuvent être observés aussi chez l’adulte.Vers une utilisation raisonnée des ISRS chez l’enfant et l’adolescent La prescription d’un ISRS dans les troubles obsessionnels compulsifs et dépressifs de l’enfant et de l’adolescent ne doit pas être systématique. Elle ne se justifie qu’en cas de troubles sévères ou d’échec d’une prise en charge psychothérapique, et doit toujours être l’objet d’une évaluation soigneuse et régulière de son efficacité et de ses effets secondaires.
Key pointsSome behavioral side effects of selective serotonin reuptake inhibitor (SSRI) antidepressants have been known for a long time. Since the introduction of these drugs in the 1990s, publications have regularly reported behavioral side effects in children and adolescents, including excitation, motor restlessness, social disinhibition, and above all self-injurious ideation and behavior.Clinical trials provide only limited data. Although these data suggest that some self-injurious and suicidal behavior may indeed occur in children and adolescents receiving SSRIs, they are too disparate to specify the frequency of these acts. Clinical trials provide useful data about drug efficacy, but their methodology is inappropriate for determining the frequency of such side effects.SSRI and suicidality: the data are difficult to read Although some epidemiologic data suggest that SSRIs may increase the risk of occurrence of self-injurious and suicidal behavior in children and adolescents, other epidemiologic data show that the rate of suicide mortality in children and adolescents has decreased since the introduction of SSRIs.No known mechanism explains how SSRIs might increase the risk of these behavioral side effects. It is clear, however, that these effects are not particular to children and adolescents but may also be observed among adults.SSRIs must be used rationally and carefully in children and adolescents. They should not be administered routinely in youth with obsessive-compulsive or depressive disorders. Their use should be reserved for severe disorders or when psychotherapy alone has been shown to be inadequate, and when they are used, efficacy and side effects must be monitored carefully and frequently.