Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
---|---|---|---|---|
3820525 | La Presse Médicale | 2010 | 9 Pages |
Points essentielsLa toxoplasmose congénitale est due à la contamination transplacentaire du fœtus parToxoplasma gondiià la suite d’une primo-infection maternelle.Le risque de transmission maternofœtale dépend de l’âge de la grossesse au moment de l’infection maternelle. Il est inférieur à 5 % au premier trimestre et peut atteindre 90 % dans les derniers jours de gestation. Inversement, l’atteinte fœtale est d’autant plus sévère que la contamination survient tôt dans la grossesse.Le programme national de prévention impose une surveillance sérologique mensuelle des femmes séronégatives pendant la grossesse et leur information sur les règles hygiénodiététiques.Le dépistage anténatal de la toxoplasmose congénitale repose sur un ensemble d’examens : recherche de Toxoplasma gondii dans le liquide amniotique par polymerase chain reaction (PCR) et inoculation à la souris, échographie fœtale, imagerie par résonance magnétique. Le screening néonatal est fondé sur la recherche du parasite dans le placenta par PCR et inoculation à la souris, la détection d’IgM et IgA spécifiques chez le nouveau-né ainsi que la réalisation d’un fond d’œil et d’une échographie transfontanellaire.Dès qu’une infection maternelle est suspectée, un traitement préventif par spiramycine est instauré, remplacé par un traitement renforcé associant pyriméthamine et sulfamide si l’infection fœtale est prouvée. Ce traitement est entrepris en première intention par certaines équipes après 30 SA sans pratiquer d’amniocentèse. Des études européennes multicentriques récentes suscitent des interrogations sur l’efficacité du traitement prénatal sur la transmission materno-fœtale, la diminution et la gravité des séquelles fœtales. Seul un essai contrôlé randomisé permettrait d’apporter la preuve de l’efficacité du traitement prénatal et du choix de la molécule.Les enfants infectés sont traités dès la certitude diagnostique par l’association pyriméthamine-sulfamide pendant 12 à 24 mois selon les équipes. Les études récentes multicentriques montrent que le traitement postnatal n’évite pas la survenue de choriorétinites : 5 % des enfants traités ont des lésions oculaires à la naissance, 20 % à 5 ans et 30 % à 8 ans. De plus, il n’existe pas de consensus sur la durée du traitement postnatal (3 mois au Danemark versus 12 mois en France). Un essai randomisé contrôlé multicentrique est indispensable pour évaluer l’efficacité du traitement postnatal et déterminer sa durée.Depuis 2007, l’Institut de veille sanitaire et le Centre national de référence de la toxoplasmose ont mis en place un système de surveillance afin d’apprécier l’importance réelle de cette affection et d’évaluer la pertinence de la stratégie actuelle.
Key pointsCongenital toxoplasmosis is caused by transplacental contamination of the fetus withToxoplasma gondiifollowing maternal primary infection.The risk of mother-to-child transmission depends on the term of pregnancy at the time of maternal infection. The risk is lower than 5% in the first trimester but can reach 90% in the last days of pregnancy. Inversely, however, fetal disease is more severe when contamination occurs early in pregnancy.The French prevention program officially recommends monthly serological screening of susceptible women during pregnancy and information about hygiene and dietary rules.Prenatal diagnosis of congenital toxoplasmosis is based on a combination of examinations: PCR testing for the parasite in amniotic fluid, mouse inoculation, fetal ultrasonography, and magnetic resonance imaging. Neonatal screening consists of PCR of the placenta, mouse inoculation, detection of specific IgM and IgA in the newborn, ocular fundus examinations by indirect ophthalmoscopy, and transfontanellar ultrasonography.As soon as maternal infection is suspected, preventive treatment with spiramycin begins; the treatment is changed to a combination of pyrimethamine-sulfonamide if fetal infection is proved. Some teams are using this combination as first-line treatment after 30 weeks of gestation, without performing amniocentesis. Recent European multicenter studies raise questions about the effectiveness of prenatal treatment on mother-to-child transmission and on the reduction in the number and severity of fetal sequelae. A randomized controlled trial is required to prove the efficacy of prenatal treatment in general and of specific drugs, in particular.As soon as infection is confirmed, infected children are treated with the pyrimethamine-sulfonamide combination for 12 to 24 months. Recent multicenter studies show that postnatal treatment does not prevent ocular lesions: 5% of treated children had choroiditis lesions at birth, 20% at 5 years, and 30% at 8 years of age. Furthermore no consensus exists about the duration of postnatal treatment (3 months in Denmark versus 12 months in France). A multicenter randomized controlled trial is necessary to assess the efficacy of postnatal treatment and determine its duration.A surveillance system was set up in 2007 by the National Reference Center for Toxoplasmosis to determine the perinatal burden of this infection and to assess the national policy.