Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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3824075 | La Presse Médicale | 2006 | 7 Pages |
RésuméIntroductionDepuis septembre 2002, le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin propose une consultation d’éthique à tous ceux, patients, proches et soignants, qui sont confrontés à une décision médicale “éthiquement“ difficile, c’est-à-dire susceptible de soulever un conflit de valeurs. Cette structure est expérimentale et unique en France jusqu’ici. Trois ans après le début de l’expérience, il est intéressant de s’interroger pour savoir où elle en est.ObjectifsL’article décrit l’activité de consultation du Centre en 2004, deuxième année pleine de fonctionnement, la compare à celle de 2003, puis la discute au regard de ses objectifs et de l’activité de structures équivalentes au plan international.MéthodeL’analyse est purement descriptive, elle est réalisée à partir du recueil systématique des données d’activité mis en place depuis l’origine par le Centre.RésultatsEn 2004, le Centre a été saisi 83 fois, contre 47 fois en 2003. Les motifs de saisine les plus fréquents ont été la fin de vie (25%), le droit des malades (25%) et l’assistance médicale à la procréation (16%). L’augmentation d’activité entre 2003 et 2004 est le fait d’un double mouvement: une forte augmentation des saisines directes venues des patients et de leurs proches (24 cas contre 10 en 2003), et une forte augmentation des saisines soignants dans le cadre de protocoles (39 cas contre 15 en 2003). Ces protocoles sont mis en place à la demande des équipes sur un sujet qui suscite régulièrement un questionnement éthique dans leur pratique quotidienne. Les saisines ponctuelles des “soignants” sont, elles, plutôt en stagnation (21 cas contre 22 en 2003).Discussion/ConclusionLes besoins en éthique clinique des soignants semblent donc moins se situer dans une structure qu’ils saisiraient au coup par coup, lorsqu’ils sont confrontés à une situation difficile, que dans une collaboration sur la durée à propos d’une question certes particulière mais qu’ils rencontrent de façon répétée dans leur exercice quotidien et qui reste pour eux à approfondir, même s’ils la connaissent déjà bien. On est loin de la saisine pour décharge de responsabilité que l’on pouvait craindre à l’ouverture du Centre. Quant à la demande soutenue depuis par les patients et leurs proches, il est probable qu’il s’agisse d’une tendance qui ne fasse que s’accroître dans les années à venir, tant elle correspond à un mouvement de fonds, que l’on peut traduire de la façon suivante: la volonté de lutter pour ne pas se laisser démettre de soi-même et de ses responsabilités face à la maladie.Voir aussi dans ce numérol’éditorial de Marc Guerrier, Clinique éthique et éthique clinique, p. 927-9.
SummaryIntroductionIn September 2002, Cochin Hospital (Paris, France) opened a Clinical Ethics Center for patients, health proxies and members of the healthcare staff to consult when they face medical decisions raising ethical issues, that is, presenting possible conflicts in values. Three years after the opening of this experimental center that remains unique in France, we evaluated its activities.ObjectivesTo describe and compare consultations in 2003 and 2004 and to compare our activity with that of similar units abroad.MethodsThe descriptive analysis is based on data routinely collected for all consultations.ResultsThe Center received 47 calls in 2003 and 83 in 2004. The most frequent reasons for consultation were: end of life issues (28%), patients’ rights (25%), and questions about assisted reproduction technologies (16%). Two factors explain the increase in activity between 2003 and 2004. First, patients and their proxies called much more often: 24 calls in 2004, compared with only 10 in 2003. Second, research protocols designed to focus on specific ethical questions faced by medical teams in their daily practice required them to call systematically in the relevant situations (39 calls in 2004, compared with 15 in 2003). Calls from healthcare workers about one-time or ad hoc ethics questions remained stable (22 in 2003 and 21 in 2004).Discussion/ConclusionHealthcare staff appear to need clinical ethics consultations less for help on ad hoc issues than for long-term collaboration on specific and frequent ethical issues that remain difficult, despite their familiarity. These findings refute earlier fears that healthcare personnel would use these consultations to avoid their own ethical responsibilities. The increasing direct demand from patients and proxies should continue during the next few years, for it corresponds to a profound social trend, to defend one's autonomy in the face of illness and to make decisions and take responsibility for oneself.