Sexualité féminine après chirurgie pour endométriose pelvienne profonde

RésuméObjectifL’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de la chirurgie sur la sexualité des patientes opérées pour endométriose pelvienne profonde symptomatique.Patientes et méthodesIl s’agit d’une étude prospective monocentrique incluant toutes les patientes opérées entre octobre 2009 et septembre 2010 ayant une endométriose pelvienne profonde symptomatique et une activité sexuelle régulière. L’étude de la sexualité était réalisée à l’aide du questionnaire « Brief Index of Sexual Functioning for Women » (BISF-W) validé en langue française, qui comprend notamment une évaluation globale par le score composite (SC). La symptomatologie douloureuse spécifique à l’endométriose était évaluée par l’échelle visuelle analogique (Eva) et l’échelle verbale simple (EVS). Les questionnaires étaient remplis en préopératoire, puis un suivi postopératoire standardisé à moyen et long terme permettait de comparer la sexualité et la symptomatologie douloureuse des patientes.RésultatsVingt patientes ont été incluses dans l’étude. Le suivi moyen était de 23,3 mois. Avant la chirurgie, la sexualité globale était significativement altérée par rapport à une population française de référence (SC = 14,3 ± 10,8 contre 32,2 ± 12,6 ; p < 0,001) et concernait particulièrement les domaines de l’excitation, de la fréquence de l’activité sexuelle, du plaisir et de l’orgasme. Lors du suivi au long cours, la sexualité globale était significativement améliorée après la chirurgie (SC = 33,0 ± 11,7 contre 14,3 ± 10,8 ; p = 0,02) et était devenue comparable à celle d’une population de référence (SC = 33,0 ± 11,7 contre 32,2 ± 12,6 ; p = 0,806). En comparant la symptomatologie douloureuse sur l’Eva avant et après la chirurgie, on retrouve une amélioration significative de la dysménorrhée, des douleurs pelviennes non cycliques, de la dyspareunie et des douleurs digestives lors du suivi à moyen terme. Il existe également une amélioration significative de la dysménorrhée et de la dyspareunie lors du suivi au long cours. Le taux de récidive douloureuse liée à l’endométriose était de 13,3 %.Discussion et conclusionLa prise en charge chirurgicale de l’endométriose pelvienne profonde permet d’améliorer au long cours la sexualité des patientes symptomatiques. Parallèlement s’y associe une diminution significative de la dyspareunie, même si ce facteur ne peut pas expliquer à lui seul l’amélioration de la qualité de vie sexuelle.

ObjectivesThe aim of this study is to assess the impact on sexuality of the surgical treatment in patients with symptomatic deep pelvic endometriosis.Patients and methodsThe design is a single-center cohort prospective study including all patients with symptomatic pelvic endometriosis and regular sexual activity who underwent surgery between October 2009 and September 2010. Sexual function was evaluated by the “Brief Index of Sexual Functioning for Women” (BISF-W) questionnaire translated and validated in French, including a global evaluation by the Composite Score (CS). Pain symptoms related to endometriosis were evaluated by the Visual Analog Scale (VAS) and the simple Verbal Rating Scale (VRS). Questionnaires were answered before surgery. A standardized mid and long-term postoperative follow-up was performed to compare sexuality and pain symptoms.ResultsTwenty women were included in the study. Mean follow-up was 23.3 months. When compared to a French reference population, global preoperative sexual function was significatively deteriorated (CS = 14.3 ± 10.8 vs 32.2 ± 12.6; P < 0.001), especially for arousal, frequency of sexual activity, pleasure and orgasm. Significant improvements in sex life were observed after surgery at the long-term follow-up (CS = 33.0 ± 11.7 vs 14.3 ± 10.8; P = 0.02). and sexual function was similar to the reference population (CS = 33.0 ± 11.7 vs 32.2 ± 12.6; P = 0.806). At the mid-follow-up, a significant improvement in the intensity of dysmenorrhoea, non-cyclic pelvic pain, dyspareunia and bowel symptoms were observed on the VAS. At the long-term follow-up, dysmenorrhoea and dyspareunia were significatively ameliorated. Pelvic pain recurrence related to endometriosis was 13.3%.Discussion and conclusionSurgical management of deep pelvic endometriosis in symptomatic patients improves sexual life at the long term follow-up. Deep dyspareunia pain decreases significantly, although other conditions are involved in the improvement of sexual function.