Chlamydia trachomatis : l’ennemi de la trompe

RésuméLa prévalence féminine de l’infection génitale à Chlamydia trachomatis (Ct) est estimée à 1,6 %, mais atteint 3,6 % chez les femmes de 18 à 24 ans. Ct est un des agents infectieux les plus impliqués dans les infections génitales hautes, sans qu’il soit possible de chiffrer avec exactitude le nombre annuel de salpingites causées par cette bactérie en raison de la fréquence des formes asymptomatiques. La physiopathologie de ces complications n’est pas totalement élucidée. La clearance naturelle de Ct au niveau cervical est démontrée mais elle varie beaucoup d’un sérovar bactérien à un autre. Le délai d’apparition d’une salpingite après l’infection cervicale est également imprécis. On sait cependant que le risque de salpingite augmente avec le délai de mise en route du traitement ainsi qu’avec le nombre de récidives d’infection cervicale. Le diagnostic repose sur une élévation du taux d’IgG anti-Ct corrélée à une élévation de la CRP. Le diagnostic de certitude repose sur la cœlioscopie, mais l’échographie par voie endo-vaginale ou l’IRM peuvent orienter le diagnostic. La prévention de ces complications demeure le dépistage ciblé des tranches d’âge à risque, adolescentes en particulier. Les techniques récentes d’auto-prélèvement vestibulaire sont, à cet égard, un réel progrès.

The female prevalence of the genital infections due to Chlamydia trachomatis (Ct) is considered at 1.6%, but reached 3.6% among women from 18 to 24 years. Ct is one of the most implied bacteria in PID, even if it is not possible to quantify exactly the prevalence of chlamydial salpingitis because of the frequency of the asymptomatic forms. The physiopathology of these complications is not completely elucidated. The natural clearance of Ct at the cervical level has been demonstrated but it varies with the bacterial serovar. The period between cervical infection and salpingitis is also vague. However, we know that the risk of salpingitis increases with the time of start-up treatment. In addition, the risk of PID and sequelae increases with the number of cervical infections. The diagnosis can be evocated on a rise in the rate of anti-Ct IgG correlated with a rise in CRP. The diagnosis of certitude rests on the coelioscopy, but endo-vaginal echography or the MRI can direct the diagnosis. The prevention of these complications remains the targeted screening of chlamydial infections in at-risk populations, teenagers in particular. The recent techniques of self-administrated vaginal swabs are, in this respect, a real progress.