La greffe intertibiofibulaire est-elle encore d’actualité dans le traitement des pseudarthroses de jambe ?

RésuméIntroductionLa pseudarthrose de jambe est l’une des complications représentant un véritable challenge pour le chirurgien. Plusieurs traitements dépendant du type de pseudarthrose ont été décrits. L’objet de notre travail a été d’évaluer les résultats de la prise en charge de pseudarthrose de jambe par une greffe intertibiofibulaire (GITF).Matériel et méthodeNotre étude de type cohorte exhaustive a été réalisée à partir de dossiers de 33 patients, 25 hommes et 8 femmes, d’âge moyen de 44 ans. Pour 22 patients, le traumatisme responsable était à haute cinétique. Une ouverture cutanée compliquait la fracture dans 24 cas. Les fractures étaient diaphysaires dans 22 cas dont 10 fois complexes et pluri-fragmentaires. Elles étaient métaphysaires basses pour 11 patients dont 4 fois comminutives avec refend articulaire. Dix-sept pseudarthroses étaient considérées comme infectées. Aucune ne présentait de perte de substance osseuse sévère. La GITF a été réalisée en moyenne à 8,7 mois du traumatisme initial. Dans 30 cas, elle a été réalisée en 1re intention et pour 3 cas en seconde intention.RésultatsLa consolidation a été acquise pour 31 patients. Le délai moyen de consolidation a été de 7,2 mois. Les 2 échecs ont été le résultat d’erreur technique. L’étude des facteurs de risque d’échec a retrouvé la haute cinétique du traumatisme.DiscussionLa GITF reste une option thérapeutique judicieuse dans les pseudarthroses infectées ou non de jambe. Nos résultats sont comparables aux données de la littérature. Même si notre série ne concerne que les pseudarthroses serrées, nous montrons par une analyse de la littérature que cette technique peut s’adresser aux pertes de substances atteignant 4 à 5 cm. Les résultats fonctionnels montrent un enraidissement de l’articulation talocrurale mais qui est plus en rapport avec la durée d’immobilisation et la décharge qu’avec le blocage de la syndesmose. Ainsi la GITF demeure un outil thérapeutique d’actualité dans les pseudarthroses de jambe.Niveau de preuveIV, étude rétrospective.