Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
---|---|---|---|---|
4089653 | Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique | 2016 | 6 Pages |
RésuméIntroductionLa fracture du col prothétique sur un pivot non modulaire est un évènement rare en arthroplastie primaire de hanche (PTH). Des cas sporadiques ont été déclarés sur le pivot Corail™ suite à un marquage laser, mais les facteurs défavorables n’ont pas été déterminés avec précision. Aussi, nous avons mené une étude rétrospective d’une série de pivots Corail™ avec marquage laser cervical afin : de préciser le taux exact de fracture de col prothétique à dix ans ; de rechercher les facteurs favorisants ces fractures.HypothèseLe marquage laser expose à un taux élevé de fracture cervicale prothétique.Matériels et méthodesEntre octobre 2002 et décembre 2003, 295 PTH (286 patients) ont été consécutivement implantées utilisant le pivot Corail™ avec marquage laser sur le col. Il s’agissait de 151 hommes (53 %) et 135 femmes (47 %), d’un âge moyen de 63 ans (mini : 18 ans ; maxi : 89 ans) et avec un poids moyen de 73 kg (mini : 45 kg ; maxi : 120 kg). Un pivot standard était implanté dans 240 cas (81 %) et latéralisé dans 55 cas (19 %). Le critère de jugement principal était le changement de pivot pour fracture du col prothétique.RésultatsAu recul de 10 ans (mini : 1 ; maxi : 11), il y avait 11 perdus de vue (4 %) et 35 décès (12 %) (pivot en place). Le taux de survie globale à 10 ans était de 91 % (IC 95 % [87 %–94 %]). Seize patients (5,4 %) ont été repris pour fracture du col prothétique, six patients (2 %) pour infection ostéoarticulaire et, dans 4 cas (1,3 %), le chirurgien avait décidé de changer de façon préventive le pivot considéré comme à risque de rupture lors de la reprise de la cupule. Toutes les ruptures étaient des fractures de fatigue liées au marquage laser sur le col prothétique. Ces fractures étaient survenues à un délai moyen de 4,5 ans (mini : 1,4 ; maxi : 9,8). Les facteurs de risque favorisant la survenue de ces fractures étaient : le poids > 80 kg (p = 0,002) (OR = 5,7, IC 95 % [1,9–17]), l’âge < 60 ans (p = 0,02) (OR = 3,4, IC 95 % [1–6,6–9]), le sexe masculin (p = 0,01) (OR = 14,8, IC 95 % [1,9–113]) et l’utilisation d’un pivot latéralisé (p < 0,001) (OR = 6,5, IC 95 % [2–18]).ConclusionLe taux de fracture (5,4 %) était supérieur à celui rapporté dans les registres (< 1 %). Le mécanisme de rupture correspondait à un excès de contrainte sur une zone en tension aboutissant à une rupture en fatigue. Le sexe masculin, le poids élevé et le jeune âge étaient des facteurs de risque et correspondaient à ceux retrouvés dans la littérature pour les ruptures en fatigue. La localisation ainsi que la profondeur du marquage laser constituent une amorce de fracture de fatigue. Notre étude montrait que le marquage laser créait une zone de faiblesse sur le col prothétique et devait donc être interdit dans cette zone du pivot fémoral.Niveau de preuveNiveau IV, étude rétrospective.