La rupture du ligament croisé antérieur n’est pas univoque : définition de profils individuels

RésuméIntroductionLes registres actuels intégrant les lésions du ligament croisé antérieur (LCA) contiennent rarement les patients non opérés délivrant ainsi une image incomplète de la population concernée par une rupture du LCA. L’objectif de cette étude était d’obtenir une image de la population et du choix du traitement à l’aide d’un registre intra-hospitalier. Nos hypothèses étaient que des sous-types de patients pouvaient être identifiés et que le pourcentage de patients opérés différait entre eux.Patients et méthodesParmi les patients opérés ou non opérés, 346 ont été inclus entre mars 2011 et décembre 2013. Des questionnaires standardisés permettaient de recueillir des données concernant le sexe, l’âge, la pratique sportive et les antécédents de lésion du LCA. Les tests du Chi2 permettaient de comparer ces paramètres entre le sexe et les groupes d’âge. Une analyse typologique a été réalisée pour déterminer les profils des patients avec des caractéristiques similaires.RésultatsTrois groupes d’âge ont été établis (I : ≤ 20 ; II : 21–35 ; III : ≥ 36 ans). Pour les hommes, la plus haute fréquence de rupture était notée dans le groupe II avec une plus grande proportion de ruptures comparée aux femmes. Dans le groupe III, il y avait davantage de femmes que d’hommes. Avant la rupture, 54 % des patients pratiquaient des sports de compétition. Les hommes étaient davantage atteints dans les sports de pivot/contact avant 35 ans, les femmes l’étaient davantage au ski après 35 ans. Vingt et un pour cent des patients avaient déjà eu une lésion du LCA auparavant. Le pourcentage de traitement chirurgical était supérieur à 80 % chez les patients de moins de 35 ans pratiquant un sport en compétition, de 60 à 80 % pour ceux ne pratiquant pas un sport en compétition et inférieur à 60 % pour les patients de plus de 35 ans.DiscussionLe recueil systématique des données permettait d’identifier les sous-types spécifiques de patients atteints d’une lésion du LCA selon le sexe, l’âge, les précédentes lésions du LCA et le niveau sportif antérieur à l’accident. Le choix du traitement en faveur d’une reconstruction du LCA ou d’un traitement conservateur au moment de la consultation dépendait de ces caractéristiques. La considération de ces paramètres servira de base pour un traitement personnalisé des lésions du LCA.Niveau de preuveIII.