Prothèses discales lombaires sur 2 étages : résultats fonctionnels et étude des mobilités intra-prothétiques et à 4 ans de recul

RésuméIntroductionL’arthroplastie discale lombaire est efficace pour le traitement des lombalgies discogéniques sur un étage. Sa réalisation sur deux niveaux reste controversée.HypothèseLa prothèse totale de disque étagée permet une amélioration fonctionnelle avec conservation des mobilités.Patients et méthodeUne série continue de 108 patients (51 femmes, 57 hommes) opérés d’arthroplasties discales lombaires sur 2 étages avec l’implant Prodisc™ (DePuy-Synthes®) a été réévaluée rétrospectivement avec un recul moyen de 4 ans. Quatre-vingt treize ont été opérés de discopathies L4/L5 et L5/S1 et 15 de discopathies L3/L4 et L4/L5. L’intervention a été effectuée dans 65 cas par voie rétropéritonéale gauche, dans 42 cas par voie droite et dans 1 cas par voie mixte. L’évaluation fonctionnelle a été effectuée à partir du score d’Oswestry et d’EVA lombaires et radiculaires. L’étude des mobilités prothétiques a été effectuée selon la méthode de Cobb. Le recueil des données a été effectué prospectivement dans le cadre du suivi habituel du patient. L’analyse a été effectuée par un observateur indépendant.RésultatsL’intervention a permis une amélioration statistiquement significative des scores fonctionnels. La mobilité de l’étage supérieur était de 9° (0°–19°) en flexion/extension et de 5,5° (2°–12°) en inclinaisons latérales. Celles-ci étaient de 6,2° (0°–14°) et de 1,9° (0°–7°) au niveau inférieur. L’amplitude de mobilité était en fait similaire en L3/L4 et L4/L5, mais moindre en L5/S1. L’absence de mobilité n’a pas été corrélée à une altération du résultat fonctionnel. Dix-huit pour cent de complications ont été observées.DiscussionL’arthroplastie discale lombaire sur 2 étages permet d’obtenir une amélioration fonctionnelle tout en préservant la mobilité. Il s’agit d’une intervention potentiellement risquée qui nécessite une équipe rodée. Une évaluation à plus long terme permettrait d’apprécier la pérennité du résultat et de rechercher l’apparition de syndromes adjacents. Elle n’est actuellement plus envisageable en France du fait des recommandations de la Haute Autorité de santé.