Détection des infections de site opératoire : étude prospective de la fiabilité du système informatique hospitalier dans la chirurgie instrumentée postérieure du rachis

RésuméObjectifLa chirurgie rachidienne instrumentée a un taux élevé d’infection du site opératoire (ISO). Cependant, les résultats sont variables en fonction de la méthodologie de la surveillance, du type de procédures, ou de la qualité du suivi. Notre objectif était d’étudier l’incidence réelle des ISO dans la chirurgie rachidienne instrumentée grâce à une méthodologie stricte de recueil de donnée et de surveillance, et de comparer les résultats avec ceux obtenus grâce au recueil automatisé du système informatique hospitalier, afin de pouvoir valider cette dernière méthode de surveillance.MéthodeIl s’agit d’une étude de cohorte monocentrique prospective incluant tous les patients opérés consécutivement d’une chirurgie rachidienne instrumentée par voie postérieure, quelle que soit l’étiologie, sur une période de six mois. Pour tous les patients, le service d’hygiène hospitalière procédait à une surveillance active et poussée de la survenue d’ISO, durant une période minimale de 12 mois après la chirurgie. Les résultats étaient ensuite comparés à ceux obtenus par une recherche automatique grâce au système informatique hospitalier.RésultatsAu total, 154 patients ont été inclus. Il n’y avait pas de différence significative entre la surveillance « haute qualité » et la surveillance automatisée grâce au système informatique hospitalier, même si ce dernier a sous-estimé le taux d’ISO : le taux d’infection du site opératoire était de 2,60 %, quand le taux d’ISO obtenu grâce au système informatique hospitalier était de 1,95 %. La consommation d’alcool et le tabagisme étaient retrouvés comme facteurs de risque d’ISO.ConclusionNotre taux d’ISO reflète la réelle incidence des complications infectieuses dans la chirurgie instrumentée du rachis par voie postérieure de l’adulte au sein de notre centre et est en accord avec les taux les plus faibles publiés. Nous n’avons pas trouvé de différence significative entre les deux méthodes de surveillance dans la détection des ISO. De nouvelles études aux effectifs plus importants sont nécessaires pour conclure, mais une détection automatisée des ISO grâce au système informatique hospitalier pourrait être une méthode alternative fiable.