Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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4090090 | Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique | 2014 | 9 Pages |
RésuméIntroductionLe taux de récidive après un premier épisode de luxation gléno-humérale chez le sujet jeune, à haute demande fonctionnelle, est proche de 75 %. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’intérêt d’une stabilisation arthroscopique en urgence dans cette population spécifique.Matériel et méthodesDans une étude prospective non randomisée, nous avons inclus 31 patients sportifs < 30 ans, ayant présenté un premier épisode de luxation gléno-humérale antérieure. Quinze patients se sont vus proposer une stabilisation en urgence. Après choix éclairé, 14 patients ont constitué un premier groupe « stabilisé en urgence ». Nous avons comparé ce groupe à un autre groupe apparié (âge/sport/lésion), traités 1 an auparavant par « traitement orthopédique » (n = 17). Ce groupe était divisé en 2 sous-groupes (« immobilisé » et « stabilisé secondairement »). Une évaluation prospective continue du taux de récidive, de reprise sportive et des scores fonctionnels (QuickDASH, QDsport, Duplay, Rowe) ont permis de comparer ces 3 groupes.RésultatsLe recul moyen était de 19 mois pour les « stabilisé en urgence » et 25 mois pour les « traitement orthopédique ». Le taux d’échec était nul pour le groupe « stabilisé en urgence » contre 77 % pour le groupe « traitement orthopédique », survenue en moyenne à 7,5 mois avec 2,6 récidives en moyenne. Sept patients (54 %) en échec de traitement orthopédique ont dû être stabilisés secondairement. Le niveau de reprise sportive était au moins identique au niveau précédant la luxation pour 93 % des patients « stabilisés en urgence », 44 % des patients du groupe « immobilisé » et 71 % des patients du groupe « stabilisé secondairement ». Dans le groupe « stabilisé en urgence », le QuickDASH moyen était de 1,46 ; contre 5,3 pour les « immobilisés » (p < 0,05), et 5,2 pour les « stabilisés secondairement ». Dans le groupe « stabilisé en urgence », le QDsport moyen était de 1,34 ; contre 15,28 pour les « immobilisés » (p < 0,05), et 16,96 pour les « stabilisés secondairement ». Dans le groupe « stabilisé en urgence », le Duplay et le Rowe moyen étaient respectivement de 92,9 et 95 ; contre 59,44 et 61,1 pour les « immobilisés » (p < 0,05) ; 85 et 93,57 pour les « stabilisés secondairement ».DiscussionLa stabilisation arthroscopique en urgence diminue le taux de récidive (Kirkley et al.) avec de meilleurs résultats fonctionnels que lorsque la stabilisation est effectuée secondairement, la « fraîcheur lésionnelle » étant a priori un environnement plus propice à la cicatrisation labro-ligamentaire. L’attente d’un recul plus important est nécessaire afin de confirmer ces résultats encourageants.