La greffe intertibiofibulaire dans le traitement des pertes de substance osseuse diaphysaires du tibia

RésuméIntroductionL’objectif de ce travail était d’évaluer l’intérêt de la greffe inter-tibio-fibulaire (GITF) dans le traitement d’une perte de substance osseuse (PSO) diaphysaire tibiale d’origine traumatique.Matériel et méthodesVingt-huit GITF ont été réalisées parmi 125 reconstructions tibiales pour PSO d’origine traumatique. Les dossiers ont été revus de façon rétrospective au cours d’une étude multicentrique. L’évaluation des résultats en matière de consolidation et de reprise d’appui a comparé les reconstructions du tibia avec et sans utilisation d’une GITF.RésultatsAucun échec de consolidation n’est survenu dans le groupe traité par GITF contre 14 (14 %) dans le groupe sans GITF. Les délais de consolidation depuis l’apport osseux ont été plus rapides dans le groupe associant une GITF d’emblée, dix mois en moyenne (trois à 20) contre 16,5 mois (trois à 63) pour le groupe sans GITF (p < 0,05). La reprise de l’appui était également plus rapide dans le groupe associant une GITF avec une reprise d’appui totale après apport osseux de neuf mois (trois à 19) contre 15 mois (un à 34) pour le groupe sans GITF (p < 0,05). La reprise du travail a été également plus rapide, 15 mois (quatre à 28) dans le groupe associant une GITF, contre 27 mois (de huit à 56) pour le groupe sans GITF (p < 0,05).DiscussionCette étude confirme l’intérêt de l’utilisation d’une GITF lors du temps de consolidation d’une PSO tibiale. La GITF peut être utilisée de façon isolée pour les petites PSO inférieures à 4 cm, ou en association à une autre technique de reconstruction tibiale. Cette association a permis dans la série d’assurer la consolidation chez tous les patients et de diminuer de façon significative les délais de reprise de l’appui et du travail.Niveau de preuveIII : étude rétrospective cas contrôle.