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4092259 Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique 2009 8 Pages PDF
Abstract

RésuméIntroductionLe jeune âge des patients, les complications des arthroplasties totales, le coût des implants, justifient d’évaluer les résultats du forage simple dans le traitement de l’ostéonécrose drépanocytaire de la tête fémorale.HypothèsePour le traitement des nécroses drépanocytaires, le forage apporte un meilleur soulagement des douleurs et retarde le recours à une arthroplastie totale par rapport à un groupe témoin traité par simple décharge.Patients et méthodeDe 1994 à 2008, sur 215 drépanocytaires adultes suivis, 42 patients (22 SS, 20 SC ; 15 hommes, 27 femmes) présentaient une ostéonécrose symptomatique de la tête fémorale. Nous rapportons une étude prospective de deux groupes de patients : groupe non opéré (16 patients âgés de 36,5 ± 6,5 ans, 23 hanches), groupe opéré (26 patients âgés de 30,3 ± 2,8 ans, 42 hanches). Les résultats étaient jugés sur le changement du statut clinique en utilisant l’évaluation numérique de la douleur (EVN), la fonction par le score de Merle d’Aubigné-Postel (PMA), la progression radiologique des lésions et le délai de pose d’une prothèse totale.RésultatsVingt-trois hanches étaient traitées orthopédiquement par décharge (deux cannes). Après un délai de suivi de 13,4 ± 0,5 ans, aucune amélioration de la douleur n’était notée (p = 0,76), le score PMA était inchangé (p = 0,27). Sur les 23 hanches traitées par décharge, neuf au stade IV (arthrosiques, 39,1 %) avaient bénéficié d’une arthroplastie après 2,6 ± 2,4 ans.Quarante-deux hanches étaient traitées par forage simple. La durée du suivi était de 11,3 ± 1,8 ans. En postopératoire, la diminution de la douleur et l’amélioration du score PMA étaient significatives pour 39 hanches sur 42 (93 %, p < 0,0001). Vingt-neuf hanches sur 42 évoluaient favorablement. Dix hanches (23,8 %) étaient reprises par arthroplastie totale après un délai de 7,4 ± 2,7 ans, plus long que dans le groupe non opéré (p = 0,0007).En comparant les deux groupes (opéré et non opéré), le bénéfice du forage était très significatif (p < 0,0001). En plus des stades d’ostéonécrose, l’indice de Koo évaluait la gravité et l’évolution des lésions de nécrose dans les deux groupes. Il signait une dégradation dans le groupe non opéré (p = 0,002), une amélioration dans le groupe opéré (p = 0,0002).DiscussionLe forage simple apportait une amélioration clinique et radiologique supérieure à l’abstention chirurgicale. Les stades I et II restaient stables après forage, sans nécessiter d’arthroplastie (considérée comme échec du forage). L’indice de Koo supérieur à 30° dans le groupe non opéré était un facteur significatif de dégradation des lésions (p = 0,002). En plus de l’indolence apportée par la décompression, le bénéfice de forage se manifestait par l’allongement du délai avant arthroplastie. Il était respectivement de 7,4 ± 2,7 ans dans le groupe opéré contre 2,6 ± 2,4 ans dans le groupe non opéré (différence de 4,8 ans, p < 0,01).ConclusionLa technique de forage simple garde une place dans le traitement de l’ostéonécrose drépanocytaire de la tête fémorale. Elle peut être recommandée dans les régions sous-équipées où la drépanocytose et ses complications ostéo-articulaires sont fréquentes.Niveau de preuveNiveau III, étude cas–témoin.

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Health Sciences Medicine and Dentistry Orthopedics, Sports Medicine and Rehabilitation
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