Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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4092260 | Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique | 2009 | 7 Pages |
RésuméFondementLes fractures trochantériennes constituent une cause majeure de mortalité et de morbidité et de perte fonctionnelle chez les sujets âgés. Leur morbidité est intimement liée au degré d’instabilité et de comminution fracturaire ainsi qu’à la qualité de la réduction et de l’ostéosynthèse. L’âge avancé et la présence de tares associées sont deux facteurs déterminants dans la survenue de décès suite aux fractures trochantériennes.ObjectifsLe but de cette étude prospective était d’étudier le profil épidémiologique de ces fractures et d’évaluer la mortalité et la morbidité afin d’établir des critères pour le choix thérapeutique et d’améliorer les moyens de prévention.Patients et méthodesCette étude prospective évaluait 100 patients dont l’âge moyen était de 76 ans (60 à 96 ans). Le sexe masculin prédominait (60 %). Une ou plusieurs tares étaient présentes dans 68 % des cas. L’accident faisait suite à une chute banale dans 90 % des cas. Les fractures ont été classées selon les classifications de Ramadier et d’Ender. Elles étaient instables dans 65 % des cas. L’ostéosynthèse a été réalisée par un matériel à appui cortical externe type DHS dans tous les cas.RésultatsLes résultats anatomofonctionnels ont été analysés pour 82 patients (18 patients sont décédés au cours de la première année). Le recul moyen de la série était de 24 mois (12 à 36 mois). La consolidation osseuse a été obtenue dans 96 % des cas. Les suites opératoires ont été grevées de nombreuses complications (quatre complications thromboemboliques, 14 complications de décubitus, deux infections, six démontages ou balayage du matériel, quatre pseudarthroses et neuf cals vicieux). Au terme de deux ans, 28 patients étaient décédés. La mortalité était étroitement liée à l’âge (grands vieillards au-delà de 90 ans), à la présence de tares et aux fractures instables. Les bons résultats fonctionnels (72 %) dépendaient de l’âge du patient (gérontins de 60 à 74 ans), de la stabilité de la fracture, de la bonne réduction et d’une ostéosynthèse stable.DiscussionDans les fractures trochantériennes stables, l’ostéosynthèse par vis-plaque dynamique a prouvé sa supériorité par rapport aux autres techniques (lame-plaque, clou-plaque, clous d’Ender et même par rapport au clou trochantérien). Dans les fractures trochantériennes instables, l’appui doit être retardé afin d’éviter la survenue de complications mécaniques. Ces fractures instables ou à extension sous-trochantérienne peuvent constituer une bonne indication d’un clou trochantérien offrant une meilleure stabilité, mais parfois au prix d’une réduction insuffisante. L’objectif thérapeutique doit être une reprise de l’appui complet avec le minimum de complications et le plus rapidement possible. La prévention de ces fractures passe par la détection et le traitement de l’ostéoporose et l’éradication des causes responsables de chutes chez les sujets âgés (renforcement musculaire et correction des troubles neurosensoriels).Type d’étudeNiveau III : prospective, étude de cohorte.