Les troubles olfactifs d’origine non nasosinusienne : à propos d’une cohorte de 496 patients

RésuméIntroductionLa prévalence des désordres olfactifs est élevée parmi la population générale et comprend différentes causes, classiquement réparties en atteintes d’origine nasosinusienne et atteintes non nasosinusienne. Les buts de cette étude descriptive étaient (1) d’évaluer la fréquence des différentes étiologies de dysfonction olfactive parmi une population de patients souffrant de trouble de l’odorat d’origine non nasosinusienne et (2) d’évaluer le degré d’atteinte olfactive associé à ces différentes étiologies.Patients et méthodesNous avons étudié rétrospectivement une cohorte de 496 patients présentant un trouble olfactif d’origine non nasosinusienne. Nous avons relevé pour chaque patient l’origine du trouble olfactif. Celle-ci avait été déterminée sur base d’une évaluation clinique complète, comprenant une anamnèse, un examen clinique otorhinolaryngologique complet, une évaluation psychophysique de l’odorat, l’enregistrement de potentiels évoqués olfactifs et une résonance magnétique de l’encéphale. Nous avons ainsi pu répartir les patients en six groupes. Au sein de chaque groupe, nous avons relevé les performances olfactives psychophysiques orthonasales et rétronasales.RésultatsLes origines post-infectieuses et post-traumatiques étaient les plus fréquentes, représentant respectivement 37,9 % et 33,1 % des cas, suivies par les troubles olfactifs idiopathiques, représentant 16,3 % de la population étudiée. Viennent ensuite les origines congénitale (5,9 %), toxique (3,4 %) et neurologique (3,4 %). L’anosmie était significativement plus fréquente parmi les causes congénitale (93,1 %) et post-traumatique (62,8 %) ; l’hyposmie était significativement plus fréquente suite à une pathologie post-infectieuse (59,6 %). Les corrélations entre fonction ortho- et rétronasale étaient présentes dans tous les groupes de patients excepté le congénital.ConclusionsLes données de cette étude confirment que les causes les plus fréquentes des troubles olfactifs non nasosinusiens sont post-infectieuses et traumatiques. Les troubles post-infectieux surviennent principalement chez des femmes d’âge moyen et sont le plus souvent associés à une hyposmie, tandis que les troubles post-traumatiques sont plus fréquemment rencontrés chez des hommes jeunes et associés à une anosmie.