Évaluation de l’attitude des néonatologues français face à la naissance d’un prématuré d’âge gestationnel inférieur à 26 semaines d’aménorrhée

RésuméLa prise en charge des très grands prématurés d’âge gestationnel (AG) inférieur à 26 semaines d’aménorrhée (SA) est un problème d’actualité. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’attitude des néonatologues français face à la naissance d’un prématuré d’AG inférieur à 26 SA.MéthodeNotre étude rapporte les résultats d’un questionnaire envoyé par Internet à l’un des néonatologues de chacun des 56 services de réanimation néonatale de France métropolitaine (niveau III). Les réponses permettent de faire un état des lieux des pratiques face à la naissance d’un prématuré d’AG inférieur à 26 SA.RésultatsLe taux de réponses s’est élevé à 57 %. Aucun néonatologue ayant répondu ne prend en charge un nouveau-né d’AG compris entre 22 SA + 0 j et 22 SA + 6 j. Pour une naissance au cours de la 23e SA, 90 % des néonatologues ne réalisent jamais de prise en charge active. Pour la 24e SA, une prise en charge active est réalisée dans 29 % des cas si l’adaptation à la vie extra-utérine est correcte. Pour la 25e SA, les réponses sont diverses, mais seulement 6 % des néonatologues ne réalisent jamais de prise en charge active.ConclusionLa réflexion menée autour des réponses apportées au questionnaire nous amène à penser que la décision de prendre en charge ou non ces extrêmes prématurés doit tenir compte non seulement de l’AG, mais également de plusieurs autres facteurs.

SummaryResuscitation of infants who are born at the threshold of viability remains highly controversial. The purpose of our study was to evaluate the French neonatologists’ attitude toward the birth of an infant at less than 26 weeks’ gestation (WG).MethodThis article reports the results of a survey sent by the Internet to one of the neonatologists in each of the NICUs in France. The answers showed the different attitudes at the time of the birth of an extremely premature infant born less than 26 WG.ResultsThe respondents represented 57 % of the original sample. None resuscitates an infant born between 22 WG + 0 days and 22 WG + 6 days. During the 23rd WG, the majority answer (90 %) was “Resuscitation is never undertaken”. During the 24th WG, the main answer (29 %) was “Resuscitation is undertaken if neonatal adaptation is sufficient”. During the 25th WG, several answers were given, but only 6 % chose “Resuscitation is never undertaken”.ConclusionAnalyzing the survey's answers indicates that the decision of whether to resuscitate these premature infants at the threshold of viability must be adjusted not only by gestationnal age, but also by many other factors.