Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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4244884 | Médecine Nucléaire | 2008 | 5 Pages |
RésuméLe dépistage de masse du cancer de la prostate fait l’objet de débats souvent passionnés depuis que la mesure du taux d’antigène prostatique spécifique (PSA) sérique est disponible, c’est-à-dire depuis une vingtaine d’années. Les partisans du dépistage de masse s’appuient sur le fait que la découverte précoce d’une tumeur permet un traitement de meilleure qualité et moins agressif. En fait, cet argumentaire repose sur des études des cohortes de suivi longitudinal, mais qui n’ont jamais été comparées à des groupes témoins. Pour vérifier un lien de causalité entre une manœuvre de dépistage de masse et la baisse de la mortalité dans la population (critère principal de jugement), il est nécessaire d’avoir recours à des études randomisées. Deux sont aujourd’hui en cours dont les résultats ne seront disponibles que d’ici trois à quatre ans. En attendant les études randomisées, la question du bien-fondé du dépistage de masse dans le cancer de la prostate reste sans réponse. Cependant, l’analyse des différents paramètres, qui doivent être optimisés pour permettre un dépistage de masse, montre que la probabilité de réduire le risque de mortalité par un dépistage reste très faible. Dans ces conditions et comme le recommandent les pouvoirs publics, le dépistage de masse n’a pas de raison d’être pour l’instant. La détection précoce, à la demande d’un patient, et après avoir expliqué les avantages et les inconvénients d’une telle manœuvre, représente aujourd’hui le juste milieu entre une négligence et un excès de prise en charge.
The mass screening for prostate cancer is often a subject of passionate debates since the availability of prostate-specific antigen testing, twenty years ago. The supporters of the mass screening emphasize on the fact that early detection of a tumour offers a better quality and less invasive treatment. In reality, this reasoning relies on some long-term studies on certain groups of subjects in spite of the fact that comparison with control groups has never been done. To examine the relationship between the mass screening and the decrease of population mortality (principal criteria for judgment), it is necessary to have recourse to randomized studies. At present, there are two such studies whose results will be available within three or four years. In the meantime, there is no answer to the question of the place for mass screening. Meanwhile, analysis of different parameters that would support the use of mass screening for prostate cancer to reduce the number of deaths has shown that the probability that it would is very low. Considering these conditions as well as the recommendations by the authorities, the mass screening has not yet found its place. The early detection requested by a patient accompanied by the discussion about its advantages and inconveniences are for now the right way between negligence and excessive management.