Faut-il mettre une sonde double J de façon systématique lors d'une transplantation rénale ?

RésuméLa protection des anastomoses urinaires par la mise en place d'une sonde urétérale est de pratique courante en urologie, mais leur utilisation de principe en transplantation rénale reste controversée. Pour certains, l'insertion systématique d'une sonde double J diminue l'incidence des complications urétérales (fistules et sténoses). Pour d'autres, qui préfèrent une insertion sélective dans certaines situations à risques, la mise en place d'une sonde double J ne saurait pallier une malfaçon technique. Pire, elle est responsable de complications propres (infections, incrustations, hémorragies), majore le coût de la transplantation et de toute façon est inutile dans plus de 90 % des cas. Nous nous proposons, pour des anastomoses urétérovésicales selon Lich-Gregoir en transplantation rénale, d'analyser les risques de la mise en place systématique d'une sonde double J en incluant son coût et le risque infectieux, et d'en évaluer les bénéfices sur la prévention des complications urétérales.

Protection of urinary anastomoses using a ureteral sound is a frequent option in urology but such use in a systematic manner remains debated in renal transplantation. Some consider that systematic insertion of a double J sound decreases the incidence of ureteral complications (fistula and stenosis). Others who prefer a selective use in some situations with a related risk consider that the implementation of a double J sound cannot compensate a technical defect. It is even responsible for specific complications (infections, incrustations, haemorrhages); it increases implantation costs and is useless in more than 90% of the cases. This article analyses the risks related to systematic implementation of a double J sound in Lich-Gregoir ureterovesical anastomoses for renal transplantation, together with the related costs and the infectious risk. The benefits in terms of prevention of ureteral complications are evaluated.