The Radiolarian biotic response to Oceanic Anoxic Event 2 in the southern part of the Northern proto-Atlantic (Demerara Rise, ODP Leg 207)

De rares Radiolaires sont présents dans l'intervalle Cénomanien supérieur - Turonien inférieur des argilites finement laminées des sites 1258 et 1261 du plateau de Demerara (Leg 207 de ODP, Atlantique tropical au large de Surinam). La faune observée est d'une très faible diversité, avec un maximum de 12 espèces par échantillon et 49 espèces déterminées en tout dans l'ensemble des deux sites. Les assemblages sont équitablement représentés par des Nassellaires et des « Spumellaires ». Diverses espèces de Stichomitra et de Theocampe sont fréquentes, y compris les deux espèces nouvellement décrites : Theocampe costata et T. demeraraense. La préservation des Radiolaires est en moyenne modestement bonne à pauvre, ce qui suggère une influence d'altérations diagénétiques au niveau de la diversité spécifique. De rares associations, bien préservées, ont le potentiel de fournir une meilleure idée de la biodiversité originale des Radiolaires, mais étant donné leur faible niveau d'abondance dans les échantillons traités, la diversité échantillonnée pendant cette étude est clairement une sous-estimation de la diversité originale des Radiolaires polycystines du Cénomanien-Turonien de Demerara. Néanmoins, il est intéressant de souligner l'abondance et la diversité du genre Theocampe dans les niveaux du Cénomanien supérieur. Selon la plus ancienne présence connue de ce genre dans des sédiments de l'Albien supérieur du bassin profond de Côte d'Ivoire, il est possible d'envisager que le genre est né et diversifié dans le corridor Atlantique équatorial. Sur la base de la courbe isotopique du Carbone, l'intervalle correspondant à l'événement anoxique OAE-2 est clairement déterminé dans la série sédimentaire des deux sites étudiés, ce qui nous a permis de préciser la répartition stratigraphique de trois espèces : Acanthocircus hueyi, Archaeospongoprunum bipartitum et Rhopalosyringium hispidum. Le résultat le plus intéressant de notre étude est la pauvreté des Radiolaires au sein de l'intervalle OAE-2 du site profond 1258 et leur absence totale dans le même intervalle du site 1261. Les Radiolaires sont plus abondants et plus diversifiés en-dessous de l'intervalle OAE-2 du site distal 1258, alors que le site proximal 1261 contient de très rares Radiolaires. Le contraire est observé au-dessus de l'intervalle OAE-2 (très rares Radiolaires au site 1258 et plus abondant au site 1261). La quasi-absence des Radiolaires au sein du niveau OAE-2 milite contre les modèles d'une fertilisation généralisée des océans (par le fer et des métaux). Une excursion de la chémocline vers le haut pourrait éventuellement être l'hypothèse qui explique le mieux l'enregistrement des Radiolaires dans la partie méridionale du proto-Atlantique septentrional : une productivité primaire élevée mais des conditions chimiques défavorables pour le pullulement du micro-zooplancton.