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6154565 La Presse Médicale 2014 7 Pages PDF
Abstract

RésuméIntérêts et objectifsLes médecins généralistes (MGs) pourraient être des consultants pertinents pour les décisions collégiales de limitation ou d'arrêt des traitements (LAT) définies par la loi « Leonetti ». Nous avons étudié leur implication par les réanimateurs dans les décisions de fin de vie et recueilli leur ressenti. Leurs souhaits pour la révision législative ont été recherchés.MéthodesÉtude rétrospective descriptive, réalisée dans le service de réanimation polyvalente de l'hôpital de Longjumeau, à l'aide d'un questionnaire diffusé auprès des MGs de patients ayant eu des décisions collégiales de LAT pendant l'année 2012.RésultatsLe taux de réponse a été de 60,4 % (32/53) et seulement 18,8 % des répondants ont participé en tant que consultant à la décision de LAT de leur patient. Deux tiers des MGs ont déclaré ne jamais participer à de telles décisions pour leurs autres patients. Les MGs non impliqués n'ont pas participé parce que les réanimateurs ne leur ont pas proposé. Seulement 43,7 % des MGs ont été contactés par les réanimateurs durant le séjour et 21,9 % lors de la sortie ou du décès de leur patient. Les MGs ont pris des nouvelles de leur patient pendant l'hospitalisation en réanimation dans 37,5 % des cas. Concernant les MGs non impliqués, leur participation aurait pu modifier les décisions de LAT prises pour deux patients (7,7 %). Les répondants estimaient être disponibles (78,1 %) et compétents (81,2 %) pour participer à ce type de décision. Un tiers a été questionné par la famille du patient à ce propos. Seuls 21,7 % des MGs déclaraient bien connaître la législation française sur la fin de vie. En cas de révision prochaine de celle-ci, deux tiers estimaient important de rendre le recours aux MGs obligatoire pour de telles décisions.ConclusionMalgré un intérêt indéniable, les MGs ne sont que très rarement impliqués dans les processus collégiaux de LAT engagés en réanimation, en partie à cause d'une connaissance insuffisante de la loi par les acteurs du système de santé. Leur implication pourrait cependant améliorer nos pratiques dans ce domaine.

SummaryInterests and objectivesPatients' general practitioners (GPs) could be relevant consultants for collegial decisions of withholding or withdrawing treatment (WWT) defined by the Leonetti law. We therefore studied their implication by intensivists in end-of-life decisions and collected their feelings. Their wishes for the coming law revision were also investigated.MethodsRetrospective descriptive study conducted in the polyvalent intensive care unit (ICU) of Longjumeau's hospital (France) using a distributed questionnaire to GPs of patients who benefited from collegial decisions of WWT in 2012.ResultsThe response rate was 60.4 % (32/53) and only 18.8 % of the respondents participated as a consultant in WWT's decision for their patient. Two GPs out of three reported that they never participate in such decisions for their others patients. All uninvolved GPs did not contribute because intensivists did not consult them. Only 43.7 % of GPs were contacted by intensivists during the stay and 21.9 % at the discharge or death of their patient. GPs took news about their patient during ICU hospitalization in 37.5 % of cases. Regarding uninvolved GPs, their participation could have changed WWT's decisions made for two patients (7.7 %). Most respondents felt available (78.1 %) and skilled (81.2 %) to participate in this kind of decision. A third was also questioned by the patient's family about it. Only 21.7 % of GPs report to be familiar with the French end-of-life legislation. In case of a next revision, two thirds considered important to make the use of GPs obligatory in such decisions.ConclusionDespite an undeniable interest, GPs are rarely involved in collegial processes of WWT in ICUs, partially related to an insufficient knowledge of the law by the healthcare providers. At the dawn of end-of-life law's revision, their share could however improve our practices in this field.Ce qui était connu•Des décisions concernant la fin de vie sont régulièrement prises en réanimation.•Avant la loi Leonetti, les médecins généralistes s'estimaient compétents et disponibles pour participer aux décisions de fin de vie de leurs patients.•Les différentes modalités prévues par la législation sur la fin de vie ne sont pas bien appliquées.Ce qu'apporte cet article•Lors des processus collégiaux de limitation ou d'arrêt des traitements (LAT), le consultant extérieur est rarement le médecin généraliste du patient.•Le corps médical ne connaît pas les particularités de la législation sur la fin de vie.•Les médecins généralistes s'estiment aptes à endosser le rôle de consultant lors de processus collégiaux de LAT.•L'implication des médecins généralistes dans les processus collégiaux de LAT est susceptible d'améliorer nos décisions.•En cas de révision législative, les médecins généralistes estiment important de rendre obligatoire leur consultation pour de telles décisions.

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