Apport de l'électrophorèse capillaire et du dosage des chaînes légères libres dans l'exploration des immunoglobulines : le point de vue de l'immunologiste

Le développement de techniques de plus en plus sensibles dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation de la fréquence des dysglobulinémies monoclonales ne manque pas de poser des problèmes médicoéconomiques. L'électrophorèse (EP) capillaire et le dosage des chaînes légères libres kappa et lambda sont évalués dans cette étude. L'EP capillaire représente une avancée technologique majeure pour l'exploration des immunoglobulines (Ig) sériques avec une très bonne reproductibilité, une rapidité d'exécution et une sécurité par son automatisation complète. Elle est cependant légèrement moins sensible et moins spécifique pour la détection des immunoglobulines monoclonales que l'EP en gel d'agarose (73,6 et 92 % respectivement versus 79 et 96 %). La description de deux cas d'Ig M monoclonales « faussement négatives » à l'EP capillaire doit conduire à une grande prudence lors de la lecture. Le dosage des chaînes légères semble facile d'interprétation mais l'existence du phénomène de zone justifie de le coupler à une immunofixation complémentaire de contrôle. Son utilisation en stratégie de dépistage associée à une électrophorèse n'est pas recommandée mais son intérêt est majeur dans le diagnostic et le suivi des myélomes à chaîne légère, des myélomes peu/non secrétants et de l'amylose.