Étude de la concordance des diagnostics psychiatriques et psychologiques dans un échantillon de 505 criminels

RésuméNous nous intéressons à la fréquence à laquelle les experts psychiatres et psychologues posent un diagnostic, structural ou nosographique, dans le cadre de l’expertise judiciaire. Ainsi, nous cherchons à évaluer les taux de concordance entre psychiatres et psychologues au niveau des deux types de diagnostics. Pour ce faire, nous avons étudié rétrospectivement le niveau d’accord inter-juges concernant les diagnostics posés entre 1990 et 2003, en France, lors de l’expertise psychiatrique et psychologique de 505 sujets criminels de sexe masculin. L’évaluation des taux de concordance est effectuée au moyen du coefficient de Kappa. Les résultats montrent qu’au niveau du diagnostic structural, les accords inter-juges (psychiatres versus psychologues) varient de 0,55 à 0,71 et de 0,51 à 0,89 en ce qui concerne les diagnostics nosographiques. Par ailleurs, nous notons également une forte concordance entre psychiatres et psychologues en ce qui concerne l’abstention de diagnostic, aussi bien structural (k = 0,66) que nosographique (k = 0,73). De fait, nous formulons des recommandations pour améliorer la cohérence de l’expertise des criminels dans le contexte psychojudiciaire français.

Our focus is to study how frequently psychologists and psychiatrists make diagnoses in forensic reports, whether structural or nosographic, in relation to judicial expertise. Our goal is thus to assess the conformability ratio between psychologists and psychiatrists for both diagnoses. To do so, we studied the level of inter-observer agreement for the diagnoses of 505 male criminals made in France by expert psychologists and psychiatrists between 1990 and 2003. The measurement of agreement was done with the Kappa coefficient. The inter-observer agreement (psychiatrics versus psychologists) shows a 0.55 to 0.71 variation for the structural diagnoses and 0.51 to 0.89 for the nosographic diagnoses.Furthermore, the results also show a high level of agreement between the psychiatrists and psychologists for not making diagnoses, whether structural (k = 0.66) or nosographic (k = 0.73). Hence, we provide specific advice to improve the consistency of expert diagnoses for criminals in France.