Article ID | Journal | Published Year | Pages | File Type |
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909011 | L'Évolution Psychiatrique | 2008 | 8 Pages |
RésuméLa violence de la fin de vie est une évidence qui est pourtant souvent refoulée car elle ne correspond pas toujours à l’image véhiculée par l’accompagnement des patients en fin de vie. Pourquoi avons-nous tant de difficulté à concevoir l’existence de cette violence ? À quoi renvoie-t-elle et quelles peuvent être les conséquences lorsque celle-ci ne peut être appréhendée, identifiée et exprimée ? En nous référant à la notion de violence fondamentale développée par Bergeret et à celle de culpabilité développée par Freud, nous allons tenter de montrer en quoi cette violence, qui est constitutive de l’être humain, est inhérente à la fin de vie et doit nécessairement être exprimée par les accompagnants, mais aussi et surtout par les soignants. Des soignants pour qui lorsque la parole autour de la violence n’est pas possible auraient une propension à s’inscrire dans une dynamique de culpabilité, alimentée par un sentiment d’impuissance.
Although violence characterising the end of life is an evidence, this feeling is however commonly driven back because not always corresponding to the image conveyed by the accompaniment of the patients. To what does it take us back and what are the consequences when it cannot be apprehended, identified and expressed? While referring to the concept of fundamental violence developed by Bergeret, as well as the one of culpability developed by Freud, we will try to show in what way this violence, which is constitutive of a human being, is inherent at the end of life and must be necessarily expressed by the carers, but more especially by the nursing staff. If this is not possible, the latter has a propensity to fall under a dynamics of culpability sustained by a feeling of helplessness. The theoretical contribution of the concepts of fundamental violence and culpability will be illustrated by a clinical case.