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7531683 Ethics, Medicine and Public Health 2016 8 Pages PDF
Abstract
Imaginez l'application de la biotechnologie pour effectuer des améliorations humaines - la capacité technique de rendre l'individu prédisposé à certains traits intellectuels ou athlétiques soi-disant favorables. Il faut considérer deux moyens d'y arriver - au premier nous pourrions exposer le fœtus à un traitement pharmaceutique qui aurait l'effet désiré ; au second, nous sélectionnerions une paire particulière de gamètes qui résultera en un individu prédisposé aux traits choisis. Imaginez, par la suite, que l'individu subjugué à l'une ou à l'autre procédure se méprenne de sa propre condition, convaincu que l'intervention n'aurait jamais dû être faite. Le sujet sous-estimerait peut-être le trait en soi, ou peut-être que le trait produirait certains effets secondaires. Que devrait-on donc faire face à ces plaintes - l'individu mériterait-il quelque récompense ? Certains affirmeraient qu'on devrait traiter de ces deux cas différemment. Dans la procédure pharmaceutique, l'intervention maintient l'identité ; c'est-à-dire, l'individu existerait toujours sans le trait désavoué si l'intervention n'avait pas pris lieu. Cet individu serait donc, selon certains, dans une pire situation que celle ayant résulté de la sélection génétique. La procédure de la sélection de gamètes affecte l'identité : si l'intervention n'avait pas eu lieu, il existerait un individu génétique numérique tout à fait autre, toujours sans le trait en question. Ceux qui valoriseraient la plainte du premier sujet contre celle du second accepteraient ce que j'appellerai la thèse de la différence (TD). Bien que certaines interventions, comme celles proposées ci-dessus, soient clairement différenciées comme maintenant ou comme affectant l'identité du sujet, on peut se figurer d'autres cas plus ambigus - l'intervention aurait-elle produit un individu génétiquement ou numériquement identique ou pas ? Voilà ce que j'appellerai des cas controversés. L'objectif principal de cet article, c'est d'examiner comment une personne qui accepte la TD - y compris un principe de base de récompense (C) qui stipule que seulement ceux qui souffrent des dommages méritent quelque indemnité - devrait s'occuper de la plainte d'un sujet dans un de ces cas controversés : ce que je nommerai la perspective TDC. Au premier, j'offrirai un bref survol de la polémique de la non-identité. J'expliquerai pourquoi certains philosophes ont tendance à accepter les implications du problème de la non-identité, et par conséquent, aussi de la TDC. Je proposerai aussi que le raisonnement basé sur la TDC ait aussi eu une influence marquée sur le code civil. Ensuite, j'explorerai la distinction entre les cas d'identité soi-disant nets et controversés. Certaines interventions maintenant ou affectant l'identité, comme celles proposées ci-dessus, sont peu ambiguës ; cependant, j'examinerai plusieurs cas plutôt controversés, dont l'identification entre maintenant et affectant provoquerait une polémique philosophique. Je soulignerai les éléments les plus significatifs de ces cas controversés tout en proposant que la polémique qui en résulte existe à deux niveaux particuliers. Au premier niveau, les diverses théories mêmes de l'identité personnelle sont souvent vagues, ne proposant aucune réponse définitive à la question de la nature de l'intervention. La polémique à ce niveau-ci peut aussi résulter d'un conflit entre deux théories rivales au sujet de l'identité personnelle (par exemple, l'animalisme versus des opinions psychologiques) Le second niveau de la polémique, ce que j'appelle un désaccord profond met en question le fait même de l'existence d'une intervention affectant l'identité; ceci résulterait du conflit entre les perspectives réductionniste et non-réductionniste sur l'identité personnelle. Finalement, j'examinerai comment l'adhérent à la TDC s'occuperait des cas ambigus ou controversés. Considérons par exemple un sujet qui désavoue un certain trait résultant d'une intervention identifiée sans ambiguïté comme maintenant l'identité. Supposons aussi que, vu d'autres détails importants du cas, ce sujet soit dû une récompense. Selon la TDC, un individu possédant ce même trait désavoué résultant d'une intervention affectant l'identité ne mériterait aucune récompense (car le sujet ne se trouverait pas dans une pire situation que celle si l'intervention n'avait jamais eu lieu). Comment donc résoudre ces cas controversés ? Je proposerai trois stratégies : (1) que tout cas controversé soit traité comme résultant d'une intervention maintenant l'identité, et donc, garantissant une récompense au sujet ; (2) que tout cas controversé soit traité comme résultant d'une intervention affectant l'identité, donc n'offrant aucune récompense au sujet ; (3) que chaque cas controversé soit traité d'une façon intermédiaire, avec une récompense à déterminer, entre zéro et la pleine récompense de la première stratégie. Je proposerai enfin qu'aucune de ces stratégies n'est supérieure aux autres, avec la conclusion que tout cas d'identité controversé posera de grandes difficultés aux adhérents à la TDC.
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