Original article/Article originalDeficient prepulse inhibition of blink reflex in migraine and its relation to allodyniaL'inhibition du réflexe de clignement par un stimulus préalable est déficiente dans la migraine : relation avec l'allodynie

SummaryObjectivePrepulse inhibition (PPI) of the blink reflex (BR) is a reduction in BR excitability due to a conditioning stimulus, reflecting sensory gating by brainstem structures. We aimed to analyze PPI changes during a painful episode in chronic or episodic migraine and its relation to allodynia, since abnormal brainstem filtering has been hypothesized in migraine pathophysiology.MethodsWe included 20 patients with migraine during headache episode, and age- and gender-matched 22 healthy subjects. We recorded BR after unconditioned and conditioned supraorbital stimuli. For conditioned stimuli, we applied preceding subthreshold stimulus to the median nerve at wrist. The presence of PPI was compared between the two groups, as well as the specific BR parameters (latency, amplitude or area of R1 and R2 components) in unconditioned (test) and conditioned (PPI) paradigms.ResultsIn the patient group, seven (35%) patients did not have R2-PPI whereas all healthy subjects had R2-PPI (P = 0.003). Healthy subjects displayed significantly increased R1 amplitude and reduced R2 amplitude and area after conditioned stimuli. In migraine patients, we observed significant reduction only in R2 amplitude. Logistic regression demonstrated that allodynia was independently related with the presence of PPI (beta: -0.535, P = 0.021).ConclusionsOur study provides evidence for sensory gating impairment at brainstem level in migraine headache, related to the presence of allodynia.

RésuméObjectifL'excitabilité du réflexe de clignement (RC) peut être modifiée par l'application préalable d'un stimulus de conditionnement (prepulse inhibition [PPI]), témoignant d'un filtrage sensoriel exercé par le tronc cérébral. Nous avons cherché à analyser les modifications de la PPI au cours d'un épisode douloureux de migraine chronique ou épisodique et sa relation avec l'allodynie, puisque des anomalies de filtrage du tronc cérébral anormal ont été évoquées dans la physiopathologie de la migraine.MéthodesNous avons inclus 20 patients au cours d'un épisode de migraine et 22 sujets sains, appariés en âge et sexe. Nous avons enregistré le RC à la stimulation supra-orbitaire non conditionnée et conditionnée. Comme stimuli conditionnés, nous avons appliqué une stimulation sensitive infraliminaire du nerf médian au poignet. La présence de PPI a été comparée entre les deux groupes, ainsi que les paramètres spécifiques du RC (latence, amplitude ou aire des composantes R1 et R2) dans les paradigmes non conditionné (test) et conditionné (PPI).RésultatsDans le groupe migraine, 7 patients (35 %) n'avaient pas de R2-PPI, alors que tous les sujets sains l'avaient (p = 0,003). Les sujets sains présentaient significativement une augmentation de l'amplitude du R1 et une diminution de l'amplitude et de l'aire du R2 après stimulation conditionnée. Les migraineux ne présentaient qu'une réduction de l'amplitude du R2. Une analyse par régression logistique a montré que l'allodynie était indépendamment liée à la présence de la PPI (bêta : -0,535 ; p = 0,021).ConclusionsNotre étude fournit des arguments en faveur de l'existence d'une perte de filtrage sensoriel par le tronc cérébral dans la migraine, de façon corrélée à la présence d'allodynie.