Prophylaxie antirétrovirale après expositions non professionnelles au VIH à Abidjan (Cote d’Ivoire)

RésuméObjectifAnalyser les prescriptions, la tolérance et l’observance de la prophylaxie antirétrovirale après expositions non professionnelles au VIH à Abidjan.MéthodeNous avons étudié rétrospectivement toutes les chimioprophylaxies antirétrovirales postexpositions non professionnelles au VIH prescrites entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2007. L’analyse a porté sur les types d’expositions, les caractéristiques sociodémographiques des sujets exposés, les prescriptions d’antirétroviraux, l’observance, la tolérance et le suivi postexposition.RésultatsEn huit ans, 128 sujets ont été pris en charge pour expositions non professionnelles au VIH (50 hommes [39 %], 78 femmes [61 %]), avec un âge moyen de 24,8 ans (4–54 ans). Il s’agissait principalement de viols (n = 74), de ruptures de préservatifs (n = 29) et de rapports sexuels occasionnels sans préservatifs (n = 21). Le délai moyen de consultation était de 20,8 heures. La trithérapie postexposition comportait un inhibiteur de protéase dans 93 % des cas ; 80,5 % des sujets ont achevé les 28 jours de traitement, tandis que 18,6 % ont interrompu le traitement et 10,9 % ont été perdus de vue. Les effets secondaires rapportés par 79 sujets exposés (61,7 %) étaient essentiellement digestifs. Au troisième mois, seuls 34 sujets exposés (26,6 %) ont été revus pour le contrôle VIH, sans séroconversion documentée.ConclusionLes accidents entraînant une contamination sexuelle potentielle au VIH sont les principales indications de la chimioprophylaxie antirétrovirale (ARV) à Abidjan en dehors des accidents d’exposition au sang (AES) professionnels. Cependant, leur accessibilité devrait être plus étendue dans les unités de premier contact que sont les services d’urgences des grands centres hospitaliers.

ObjectiveThe aim of this study was to assess the tolerability and adherence to all non-occupational post-exposure prophylaxis (PEP) for cases of HIV exposure in Abidjan.MethodWe retrospectively studied all post-exposure prophylaxis for non-occupational exposures to HIV prescribed from January 1st, 2000 to December 31st, 2007 in the Abidjan infectious diseases department. We analyzed the types of exposure, socio-demographic characteristics of patients, antiretroviral therapy regimens, adherence and tolerability, duration of the treatment, and post-exposure follow-up.ResultsOver these eight years, we managed 128 consultations for non-professional exposures to HIV (50 male [39 %], 78 female patients [61 %]), average age 24.8 years (four–54 years). The most frequent exposures were due to rape (n = 74), condom rupture (n = 29), and occasional unprotected sex (n = 21). The average delay before consultation was 20.8 hours. The antiretroviral chemoprophylaxis included a protease inhibitor in 93 % of the cases; 80.5 % of patients completed 28 days of chemoprophylaxis, while 8.6 % interrupted the treatment, and 10.9 % were lost to follow-up. The most frequent adverse effects were gastrointestinal, reported by 79 patients (61.7 %). Only 34 patients (26.6 %) returned for clinical and biological post-exposure follow-up with HIV control at third month, without documented seroconversion.ConclusionCases of sexual exposure to HIV are the main indication for post-exposure prophylaxis in Abidjan, except for occupational exposure to blood. However, post-exposure prophylaxis should be available in the units of primary care, such as emergencies departments.