Évaluation des dimensions psychopathiques sur le mode d’adaptation carcérale

RésuméIntroductionLes troubles associés au mode d’adaptation des détenus au milieu carcéral, compris dans une interaction entre individu et environnement, peut s’appréhender de deux façons différentes. Soit, comme la résultante d’une réaction normale des détenus à l’égard de composantes propres à un environnement pathogénique, ou bien, résultant de déterminants psychopathologiques propres aux détenus et préexistant à l’incarcération.ObjectifsCette présente étude vise à mesurer l’impact de composantes relatives à des traits de personnalité chez des détenus sur leurs modes d’adaptation à l’environnement carcéral. Plus spécifiquement, il s’agissait d’observer les types d’adaptation des détenus, en fonction de leurs scores à l’échelle de psychopathie de Hare (PCL-R).MéthodeL’étude repose sur une série d’entrevues réalisée sur un échantillon de 26 détenus incarcérés dans trois centres de détention différents situés en France.RésultatsLes résultats montrent une forte relation entre certaines dimensions psychopathiques et les spécificités des troubles des conduites ou des infractions disciplinaires en milieu carcéral. Un score élevé à la fois au facteur 1 (relation interpersonnelle et affective) et au facteur 2 (déviance sociale) corrèle fortement avec des problèmes disciplinaires, notamment sous forme de violence hétéroagressive à l’égard du personnel ou des autres détenus alors qu’un score uniquement élevé au facteur 2 augmente le risque de problèmes disciplinaires, telle que la violence de groupe ou la participation à des trafics.ConclusionsLa présence ou non de certains traits de personnalité qui caractérisent la psychopathie, pourrait permettre de déterminer la façon dont un détenu s’adapterait au milieu carcéral.

IntroductionThe disorders associated with the coping styles of detainees in prisons, including the interaction between individual and the environment, can be approached in two ways. Either as the result of a normal reaction of prisoners with regard to specific components in a pathogenic environment, or resulting from psychopathological determinants inherent to inmates prior to incarceration.ObjectivesThis study aims to measure the impact of components related to personality traits deemed stable and observed among inmates in regards to their modes of adaptations to the prison environment. More specifically, observing the types of adaptation of prisoners, according to their scores on the Hare psychopathy checklist (PCL-R).MethodsThe study is based on a series of interviews conducted on a sample of 26 inmates in three different detention centers located in France.ResultsThe results show a strong relationship between some psychopathic dimensions and characteristics of conduct disorder or disciplinary offenses in prison. High scores in both factor 1 (interpersonal and emotional relationship) and factor 2 (social deviance) strongly correlates with disciplinary problems such as heteroaggressive violence towards staff or other inmates. While a high score of factor 2 only increases the risk of disciplinary problems, such as group violence or involvement in trafficking.ConclusionsThe presence or absence of certain personality traits that characterize psychopathy could determine how an inmate would adapt to the prison environment.