Les fausses allégations d’enlèvement d’enfant : la pratique du FBI appliquée dans un nouveau protocole d’intervention du département des Sciences du Comportement de la Gendarmerie nationale

RésuméLe procès des meurtriers de la petite Typhaine, cinq ans, s’est ouvert le 21 janvier 2013. Le 18 juin 2009, sa mère déclare qu’elle a été enlevée dans le centre-ville de Maubeuge. À l’heure même où sa propre mère déclare l’enlèvement, Typhaine est déjà morte. Cela fait plus de huit jours qu’elle a succombé des suites des sévices de sa mère et de son beau-père. Tuée à leur domicile, ils ont caché son corps plusieurs jours dans la cave avant que le compagnon de la mère, Nicolas W., ne le transporte et ne l’enterre dans la forêt en banlieue de Charleroi (Belgique), à plus d’une heure de route. Il s’agit là typiquement d’un cas de fausse allégation de disparition d’enfant, où la personne donnant l’alerte n’est autre que le meurtrier. Même si ces cas sont relativement rares, ils n’en posent pas moins un problème majeur. Comment alors, ne pas se fier aux premières déclarations ? Il s’agit d’un véritable challenge pour les forces de l’ordre par de nombreux aspects. Six longs mois d’enquête ont été nécessaires pour solutionner cette tragique affaire dont les principaux protagonistes, se déclarant victimes, sont également les auteurs. Non seulement le challenge est de taille, mais en plus, les toutes premières heures sont cruciales, voire décisives. C’est dans de tels cas, parce qu’il est difficile de prendre du recul en matière d’enlèvement d’enfants, qu’un protocole d’aide aux enquêteurs a été créé par le FBI et confié au département des sciences du comportement (DSC).

Cases in which a child has been falsely reported as missing or abducted are very difficult to solve for an investigative team. It is a big challenge for law enforcement to lead this kind of investigation. The FBI conducted a very interesting study about these cases. Seventy-one cases were analyzed, involving 66 victims. They conclude that the mean age for the victim is around 5 years old. The major point they found is about the kind of family or parents who are able to do that. They observed that the family was most of the time unstable, with many problems like alcohol, drug abuse, financial problems…Following the result, they created an assessment process to determinate if it could be a false allegation. Then if it is positive and if the credibility of the parents or caregivers is doubtful, they built a specific investigative strategy. Sharing their experience, their study and their process with the Behavioral Sciences Unit of the French Gendarmerie nationale, we adapted the process to their own investigative methodology. In the same time, in January 2013, the murder case of Typhaine went to the trial. In June 2009, this 5-year-old little girl died under the hits of her mother and her boyfriend, and one week later, they called the police to report that she disappeared in the town center of Maubeuge during a walk. Looking at the case by the index of the study, all criteria of a false allegation of child abduction were present, but a specific tool to lead the investigation did not exist at this time. Law enforcement spent 6 months on working on the case, since the boyfriend confessed the murder of both of them and the body disposal. These cases are uncommon fortunaletely. Because of this exceptionnal nature, investigators are not really ready to manage them, but now, with the new protocol, the French BAU will be skilled and in that helpful in these situations.