Sensibilité in vitro des souches de Candida albicans d’origine vaginale aux antifongiques à Abidjan (Côte d’Ivoire)

RésuméObjectifL’étude dont nous présentons les résultats vise à évaluer la sensibilité in vitro des souches de Candida albicans d’origine vaginale aux antifongiques usuels à Abidjan, en Côte d’Ivoire.Patients et méthodesCette étude a été réalisée de janvier à septembre 2008 chez 150 femmes présentant une leucorrhée et ayant fait l’objet d’un prélèvement vaginal à l’institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Sur chaque échantillon, nous avons effectué un examen direct et une culture sur milieux Sabouraud-chloramphénicol et Sabouraud-actidione-chloramphénicol. L’identification de C. albicans a été faite par les tests de blastèse, de la chlamydosporulation et de l’auxanogramme. La sensibilité des souches de C. albicans a été évaluée vis-à-vis de l’amphotéricine B, la 5-fluorocytosine, le fluconazole, l’itraconazole et le voriconazole à partir de la technique de microdilution en milieu semi-solide pour la détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI) avec le kit ATB® Fungus 3.RésultatsSur 62 souches de levures isolées, C. albicans a représenté 45 cas (72,6 %). Le prurit vaginal (p = 0,04) et les brûlures mictionnelles (p = 0,002) ont été statistiquement associés aux candidoses vaginales. Les souches de C. albicans ont eu une sensibilité variable : 100 % à l’amphotéricine B (CMI90 = 0,5 μg/mL) ; 98 % à la 5-fluorocytosine (CMI90 = 4 μg/mL) ; 86,7 % au voriconazole (CMI50 = 0,06 μg/mL) et 80 % au fluconazole (CMI50 = 2 μg/mL et CMI90 = 32 μg/m ). Toutefois, seul 46,7 % de souches de C. albicans ont été sensibles à l’itraconazole (CMI50 = 0,125 μg/mL).ConclusionCes résultats montrent que C. albicans d’origine vaginale reste toujours sensible à la plupart des antifongiques usuels à Abidjan. Toutefois, cette sensibilité doit être régulièrement surveillée.

SummaryObjectiveThe aim of this study was to evaluate in vitro susceptibility of vaginal Candida albicans to common antifungal drugs in Abidjan, Ivory Coast.Patients and methodsFrom January to September 2008, 150 women with leucorrhoea were sampled for vaginal mycosis at the Pasteur Institute (Ivory Coast). Samples were analyzed by direct examination, Sabouraud-chloramphenicol and Sabouraud-chloramphenicol-actidione culture. C. albicans was identified after blastesis, chlamydosporulation and auxanogram tests. The susceptibility of this fungus to amphotericine B, 5-fluorocytosine, fluconazole, itraconazole and voriconazole was evaluated by a semi-solid medium microdilution technique: ATB® Fungus 3.ResultsAmong 62 yeasts strains isolated, C. albicans represented 45 cases or 72.6%. Vaginal itching (P = 0.04) and urinary burning (P = 0.002) was statistically correlated with vaginal candidosis. We observed a range of susceptibility of C. albicans strains to antifungals: 100% to amphotericine B (CMI90 = 0.5 μg/mL); 98% to 5-fluorocytosine (CMI90 = 4 μg/mL); 86.7% to voriconazole (CMI50 = 0.06 μg/mL) and 80% to fluconazole (CMI50 = 2 μg/mL and CMI90 = 32 μg/mL). However, only 46.7% of C. albicans strains were sensitive to itraconazole (CMI50 = 0.125 μg/mL).ConclusionThese results show that vaginal C. albicans remain sensitive to the most commonly antifungal drugs used in Abidjan. However, this susceptibility should be regularly monitored.