Les médecins français et la masturbation avant 1945

RésuméÀ travers une revue des publications médicales françaises des viiie, xixe et xxe siècles jusqu'en 1945, concernant l'autoérotisme et la masturbation, l'auteur dégage les grandes lignes du mouvement répressif qui a animé les médecins français au cours de cette période. C'est tout d'abord un jugement négatif et un interdit de l'autoérotisme qui est largement prôné avec une condamnation morale de son exercice. C'est ensuite une démarche eugéniste qui semble les animer. C'est enfin une position misogyne qu'ils adoptent, condamnant avant tout la masturbation féminine. Peu de voix se sont élevées contre cette persécution. Jusqu'au courant scientifique, psychiatrique et psychanalytique, qui adopte la même position, négative.

The author of this article presents a synthesis of the ideas on auto-eroticism and masturbation put forward in French medical publications through the eighteenth, nineteenth and twentieth centuries up until 1945 and highlights the repressive nature of attitudes of French doctors towards such practices during this time. Their highly negative judgments and condemnation of autoeroticism resulted from their moral reprobation of such types of behaviour. Their attitude may even be said to have been eugenic in character and profoundly misogynist, since their most vehement reprobation was expressed towards feminine masturbation. Very few people spoke out against such attitudes, even among scientific, psychiatric and psychoanalytical circles, which adopted the same negative position.

ResúmenA través de una revisión de las publicaciones médicas francesas de los siglos 18, 19 y 20 hasta 1945, en lo que concierne al autoerotismo y la masturbación, el autor presenta las líneas directrices del movimiento represivo que ha animado a los médicos franceses a lo largo de este periodo. Este consiste principalmente en un enjuiciamiento negativo y en una prohibición del autoerotismo que ha prevalecido ampliamente con una condena moral de su ejercicio. Se continúa con una línea eugenista que parece animarles. Finalmente adoptan una posición misógina que condena sobre todo la masturbación femenina. Pocos han levantado la voz contra ésta persecución. Hasta la corriente científica, psiquiátrica y psicoanalítica, que adopta la misma posición, negativa.