Traumatismes de l'épaule chez les joueurs français de rugby de haut niveau

RésuméObjectifPréciser la fréquence et la nature des traumatismes de l'épaule survenant au cours de la pratique du rugby de haut niveau en France, mais aussi les traitements reçus et les conséquences sur le niveau de jeu.Matériel et méthodesIl s'agit d'une étude rétrospective sur 154 joueurs de haut niveau. Tout traumatisme de l'épaule survenu pendant la pratique du rugby a été répertorié. L'âge du joueur, son expérience, sa position sur le terrain, la nature du traumatisme, la phase de jeu, le traitement et l'invalidité éventuelle résiduelle ont été précisés.RésultatsQuatre-vingt-dix-huit joueurs (64 %) avaient eu au moins un traumatisme de l'épaule. Trente (19 %) avaient eu au moins deux traumatismes sur la même épaule. Les traumatismes de l'articulation acromioclaviculaire étaient les plus fréquents (49 %). Le traitement a été médical dans la plupart des cas. L'arrêt de sport était de 17 jours en moyenne. Tous les joueurs ont retrouvés leur meilleur niveau. Une instabilité de l'articulation glénohumérale a été rapportée par 15 % des joueurs. Un traitement secondaire par stabilisation chirurgicale a été constaté dans plus de la moitié des cas. L'arrêt de sport était en moyenne de quatre mois après la chirurgie de stabilisation et en moyenne d'une semaine après traitement médical. Une gêne persistante significative était rapportée par 43 % des cas non opérés et par 27 % des cas opérés. D'autres lésions ont été notées : 17 fractures de clavicule, six entorses sternoclaviculaires, cinq traumatismes de la coiffe des rotateurs et quatre contusions musculaires.DiscussionLes traumatismes de l'épaule sont fréquents chez les joueurs de rugby de haut niveau et représentent une source de morbidité importante. Le traumatisme de l'articulation acromioclaviculaire est le plus fréquent. Le traitement médical permet dans ce cas un retour rapide au sport sans perte de niveau pour la plupart des cas. L'instabilité glénohumérale représente le deuxième traumatisme en termes de fréquence. Un traitement secondaire par stabilisation chirurgicale est préférable.

Aim of the studySpecify the frequency and the type of injuries of the shoulder arising during the practice of professional rugby in France. Outcomes were studied according to the treatments performed.Materials and methodsIt is a matter of a retrospective study on 154 players of high level. Any shoulder injury endured during the practice of rugby was registered. The age of the player, his experience, his position on the field, the type of injury, the game phase, the treatment and eventual residual disability were specified.ResultsNinety-eight players (64%) reported at least one injury of the shoulder. Thirty (19%) reported at least two injuries on the same shoulder. The acromio-clavicular joint injuries were the most frequent (49%). The treatment was medical in most of the cases. A rest of 17 days in average was noted. All the players came back to their better level. Instability of the gleno-humeral joint was retrieved by 15% of the players. A secondary treatment by surgical stabilization was noted in more than half of the cases. The rest was in average of one week after the injury. It was in average of 4 months after surgery. A significant persistent discomfort was retrieved by 43% of the non operated cases and by 27% of the operated cases.Different other injuries were noted: 17 clavicular fractures, 6 sterno-clavicular sprains, 5 rotator cuff injuries and 4 muscular contusions.DiscussionInjuries of the shoulder are frequent among high level rugby players and represent an important source of morbidity. Injuries of the acromio-clavicular joint are the most frequent. The medical treatment allows a quick return to sport without level loss in mostly cases. Gleno-humeral instability represents the second traumatism in terms of frequency. A secondary treatment by surgical stabilization is preferable.