La barrière et le plafond de vitrail. Analyser les carrières féminines dans les organisations religieuses

RésuméCet article propose un bilan des recherches existantes, aux États-Unis et en France principalement, sur l’accès des femmes aux carrières religieuses conditionnées par l’ordination (christianisme et judaïsme). La première partie de cet article est consacrée au franchissement de la « barrière » que l’ordination peut constituer pour la féminisation de l’encadrement religieux ; les recherches sur l’enjeu de l’ordination des femmes dans différentes organisations religieuses permettent de dégager certains facteurs distinguant les cas où les femmes accèdent formellement à l’autorité religieuse, des cas où elles ne l’exercent qu’informellement et des cas où elles en sont exclues. La seconde partie s’intéresse au « niveau », c’est-à-dire, dans les organisations où cet interdit a été levé, aux dissymétries entre carrières féminines et masculines. L’accent est mis sur la comparaison avec d’autres milieux professionnels, les mécanismes en jeu étant souvent similaires derrière la spécificité apparente des univers religieux, ce que reflète l’expression de « plafond de vitrail ».

Research conducted mainly in the United States and France on how ordination works like a barrier to the feminization of religious staffs in various Christian and Jewish organizations has brought to light factors for distinguishing several cases: women either gain formal access to religious offices, or informally exercise religious duties, or are barred from religious offices. The second part of this article examines the level in these organizations where this barrier has been lifted, in particular the dissymmetries between men's and women's careers. Emphasis is laid on comparisons with other professions, since similar processes operate underneath the religious sphere's apparent differences, as reflected by the phrase “stained-glass ceiling”.