کد مقاله | کد نشریه | سال انتشار | مقاله انگلیسی | نسخه تمام متن |
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1130638 | 955458 | 2010 | 22 صفحه PDF | دانلود رایگان |

RésuméCet article propose d’étudier l’invention de la statistique des fonctionnaires dans la France des années 1890–1930. Construite aux marges de l’État, cette mesure est alors le fruit de logiques militantes et/ou professionnelles, assez largement désynchronisées de l’élaboration ou la mise en œuvre de politiques de réduction des effectifs. Trois phases se succèdent : à l’aube du xxe siècle, on compte d’abord les fonctionnaires pour dénoncer le « fonctionnarisme » et la « dépopulation » ; au cours de la décennie qui précède la Grande Guerre, il s’agit surtout de promouvoir une expertise statisticienne ; dans l’entre-deux-guerres, enfin, de fortes compressions sont mises en œuvres, alors que la statistique des fonctionnaires est mise entre parenthèses. Une focalisation sur cette période, par une approche soucieuse des modalités de fabrication et d’usage du nombre des fonctionnaires, permet d’éclairer sous un nouveau jour un discours persistant, et néanmoins paradoxal : on ignorerait combien il y a de fonctionnaires en France, tout en affirmant qu’ils sont trop nombreux.
Civil servant statistics in France were invented on the margins of the state during the period from 1890 to 1930. This invention came out of activist and/or professional rationales that were desynchronized with the drafting or application of polices for reducing the number of government employees. There were three successive phases. At the dawn of the xxth century, civil servants were counted in order to inveigh against “functionarism” and “depopulation”. During the decade before World War I, counting them was a matter of improving the expertise of statisticians. Between the two World Wars, sharp cuts were made in personnel, while civil service statistics were held in abeyance. By focusing on how civil servant statistics have been produced and used, the approach proposed herein sheds new light on a persistent but paradoxical discourse in France that ignores how many civil servants there are while claiming that there are too many.
Journal: Sociologie du Travail - Volume 52, Issue 2, April–June 2010, Pages 212–233