Évolution des pratiques médicales d’hypofractionnement en radiothérapie pour cancer du sein et impact économique

RésuméObjectif de l’étudeL’irradiation du sein après tumorectomie est le standard pour le cancer du sein invasif. Des études randomisées montrent que la radiothérapie hypofractionnée est équivalente chez des patients sélectionnés. Cette étude s’est intéressée à l’évolution des pratiques dans un centre de lutte contre le cancer et analyse son impact économique.Matériel et méthodeToutes les prescriptions pour cancer du sein invasif entre janvier 2010 et juin 2014 ont été analysées. Les patientes d’au moins 60 ans, atteintes de cancer classé pN0, n’ayant pas été irradiées dans les aires ganglionnaires, sans indication de boost, ont été incluses dans l’étude économique. L’étude des pratiques a exclu celles incluses dans des essais cliniques, ou atteintes de tumeur de haut grade. Le coût des transports a été estimé grâce aux données de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM)RésultatsDeux mille trente et une patientes ont reçu un traitement, 399 étaient éligibles pour l’étude économique (20 %) et 282 pour celle des pratiques (14 %). La proportion de traitement en 25 fractions a diminué de 90 % à 16 % au premier semestre 2014. A contrario, les traitements en 15 ou 16 fractions ont augmenté de 6 % en 2010 à 68 % début 2014. La proportion de traitements hypofractionnés est passée de 100 % de 42,5 Gy en 16 séances en 2010 à 100 % de 40 Gy en 15 séances en 2014, s’adaptant à l’actualisation des essais Standardisation of Breast Radiotherapy (START) britanniques. Le traitement en cinq séances était stable autour de 7 % (4 à 16 %), réservé pour les patientes de plus de 80 ans (p < 0,0001). Les données disponibles de 3451 séances en 2013 ont permis d’évaluer le coût moyen de transport en 2013 de 62 € par séance. Les 170,77 € remboursés par séance donnent un coût à charge pour la société de 232,77 € par séance.ConclusionL’hypofractionnement peut concerner environ 20 % des patients. Cela permettrait de diminuer l’investissement personnel du patient dans son traitement et d’épargner 2327 € par traitement pour la société.

PurposeWhole breast irradiation after conservative surgery is the standard treatment for invasive breast cancer. Randomized studies indicate that hypofractionation can be equivalent for selected patients. This study focuses on fractionation practice evolution in a single centre, and analyses the economic impact of practice modification.Material and methodsAll prescriptions for invasive breast cancer between January 2010 and June 2014 were analyzed. Female patients 60 years or older, pN0 were considered for the economic study. Patients included in clinical trials or patient with high-grade tumours were excluded from the hypofractionation practice study, because physician could not choose fractionation. We used data from the Medical public health system to calculate cost per fraction and transportation cost.ResultsTwo thousand thirty one patients were treated; 399 were eligible for the economic study (20%) and 282 for the practice study (14%). Treatment with 25 fractions decreased from 90% to 16% in the first half of 2014. Meanwhile, treatment with 15 or 16 fractions increased from 6% in 2010 to 68% in the first half of 2014. Hypofractionated treatment proportion was 100% with 42.5 Gy in 16 fractions in 2010 and 100% 40 Gy in 15 fractions in 2014, according to long-term follow-up publication of START trials. Treatment with five fractions remained stable around 7% (4 to 16%), reserved for patients over 80 years (P < 0.0001). Based on data from 3451 fractions in 2013, transport cost was calculated at 62 € per fraction, in addition to a 170.77 € reimbursement per fraction, giving a cost per fraction of 232.77 €.ConclusionPractice change led to an increase of hypofractionation in recent years. Hypofractionation may be currently prescribed and may concern 20% of patients. This practice evolution is beneficial for patients and the public health system.