Slowly forgetting the Pavlovian adventure?

This paper analyses an interesting story, that of the physiologist Ivan Petrovitch Pavlov. While investigating the causes of salivary secretions in the waking, behaving dog, he discovered a class of causes that he called psychic, since they were associated with perceiving a visual, acoustic or other signal, delivered before food that normally created salivation. A temporary relationship was therefore established, between the secretory command and the cerebral site associated with an initially neutral stimulus that had become a signal. This gave rise to the “conditional reflex”. Pavlov was probably not the first who had observed this kind of association, but he very skilfully exploited these data to create a coherent conceptual system. In 23 “lectures”, he very precisely summarized his views and retraced the fundamental issues explaining the main features of the purely physiological cerebral command of behaviour. The Pavlovian system necessarily became, in the particular environment of the soviet regime, a kind of credo on physical-mental relationships based upon a generalized reflexology, not allowing any deviation, nor any dissidence, nor any concession to subjectivity. The notion of conditional reflex has indeed resisted to time, but number of subtelties of the Pavlovian thinking and many phenomena that he described now seem forgotten and to have lost much of their heuristic value. Most of the recent theories of learning have only rarely followed Pavlov's line, to concentrate on more complex learning modalities. To cite this article: P. Buser, C. R. Biologies 329 (2006).

RésuméL'exposé qui suit retrace une curieuse aventure, celle du physiologiste Ivan Petrovich Pavlov. C'est en explorant les causes de la sécrétion glandulaire du système digestif chez le chien libre, éveillé et implanté de canules à demeure, qu'il en découvrit une classe, dite « psychique », c'est-à-dire liée à la perception d'un signal visuel, acoustique ou autre qui, par l'arrangement de l'expérience et non génétiquement, était devenu pour l'animal annonciateur de nourriture. Une liaison temporaire s'était ainsi créée entre le domaine sécrétoire et une commande cérébrale liée à ce stimulus initialement neutre, mais devenu signal d'un événement à venir. Ainsi naquit la notion de « réflexe conditionnel ». Pavlov n'était probablement pas le premier à avoir constaté la possibilité de ce type d'association, mais il a su excellemment exploiter ses observations, et bâtir tout un système conceptuel autour du conditionnement. En 23 « lectures », un des documents les plus connus résumant ses œuvres, il en retrace les traits fondamentaux, les « lois », qui, à travers ce phénomène, devaient à ses yeux expliquer l'essentiel de la commande cérébrale purement physiologique du comportement. Le système pavlovien allait ensuite inévitablement devenir, dans l'environnement très particulier du régime soviétique, un credo sur les rapports du physique et du mental basés sur une réflexologie généralisée, n'autorisant, ni écart, ni dissidence, ni concession à la subjectivité. La notion même de réflexe conditionnel a sans doute résisté au temps, mais les subtilités de la pensée pavlovienne et nombre de phénomènes qu'il a décrits semblent actuellement bien oubliés, et en tout cas désormais dépourvus de réelle valeur heuristique. Les théories plus récentes des apprentissages n'ont que rarement suivi la ligne tracée par Pavlov, puisqu'elles se sont concentrées sur des modalités plus complexes d'apprentissage. Pour citer cet article : P. Buser, C. R. Biologies 329 (2006).